Sur les réseaux sociaux, nombreux sont ceux qui ont vécu la même expérience : après l'injection de leur deuxième dose du vaccin Pfizer, ils ont ressenti des effets secondaires très lourds, au point parfois de devoir poser une journée de repos. Ces témoignages sont de plus en plus fréquents : les patients sont surpris de subir des effets indésirables aussi fort, alors même qu'ils n'avaient pas souffert après leur première injection.
Fièvre, maux de tête, fatigue intense, frissons, douleur localisée... Ces effets secondaires sans gravité n'inquiètent pas les médecins. Ils décryptent ce phénomène bien connu et documenté par les spécialistes, pour rassurer les patients qui pourraient être refroidis par les témoignages de personnes vaccinées.
Interrogée par nos confrères du Parisien, Françoise, 65 ans, explique qu'elle a reçu sa deuxième dose en février. Au lendemain de son injection, elle a ressenti « des frissons dans tout le corps ». « C’était impressionnant, j’avais du mal à tenir un bol tellement je tremblais », se souvent-elle. Ces effets n'ont duré que trois ou quatre jours, et étaient facilement neutralisés par le paracétamol.
Sur Twitter, une utilisatrice se faisant appeler Marilyn-Audrey G se plaint : « Je viens d’avoir ma deuxième dose pour le vaccin. DAMN, on dirait je suis stones depuis 4h00 ». Même son de cloche pour cette autre utilisatrice du réseau qui tweet : « BON la deuxième dose m'aura valu un arrêt de travail d'une journée et l'impression de MOURIR littéralement mais c'est important donc : vaccinez vous ».
Bien qu'impressionnants, ces effets secondaires n'ont rien de dangereux. Il est même normal de les ressentir après la deuxième dose : c'est le signe que le vaccin fonctionne, selon les experts.
Mathieu Molimard, chef du service de pharmacologie au CHU de Bordeaux, explique dans les colonnes du Parisien qu'« à la première dose, vous apprenez à réagir et il n’y a pas encore beaucoup d’anticorps. La deuxième fois, il y a déjà une armée prête et la réaction va être encore plus forte. Comme si l’organisme disait : ’coucou, je connais déjà' ».
Les médecins connaissent ce phénomène sous le nom de « réactogénicité ». Il est dû aux mécanismes de défense que l'organisme met en place lorsqu'il apprend à lutter contre un virus grâce au vaccin.
Ces effets secondaires ont été largement signalés auprès des instances médicales. L’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) rapporte 10 016 cas d’effets indésirables, pour 10 193 913 premières injections, et 6 927 cas sur 5 619 371 deuxièmes injections, au 29 avril.
Ces statistiques ne sont cependant pas totalement fiables, car beaucoup de personnes ne signalent pas les effets secondaires bénins. De plus, « le but de la pharmacovigilance est de chercher de possibles effets secondaires graves, comme si on cherchait une aiguille dans une botte de foin. Pas de se retrouver noyé avec des cas de fièvre ou de fatigue légère ou même modérée », explique le docteur Mathieu Molimard.