Peut-on décaler sa seconde injection de vaccin contre le Covid ? Alors que les vacances d'été se profilent à l'horizon, beaucoup de Français se posent la question, celle-ci posant problème quant au départ en vacances, prévu pour certains depuis un moment. Pourtant, des aménagements sont possibles... Et pour cause : bien que le gouvernement ait indiqué qu'il était préférable de faire ses deux injections dans le même centre de vaccination, des doses supplémentaires doivent être acheminées cet été dans les centres de vaccination des zones à forte densité touristique, pour éviter que certains ne remettent la vaccination aux calendes grecques.
Car c'est là tout le problème : certains Français, soucieux de se faire vacciner et partant en vacances, ont soit prévu de revenir sur leur lieu de vaccination pour leur deuxième dose, soit préfèrent attendre le mois de septembre pour recevoir les deux doses de vaccin. Une situation que le ministère de la Santé veut éviter à tout prix. Olivier Véran a même indiqué attendre un nouvel avis des autorités sanitaires pour savoir sir la deuxième dose des vaccins ARNm (Pfizer et Moderna) pouvait être reporté à 50 jours après la première dose, au lieu des 42 selon les recommandations des instances sanitaires.
Des délais entre les deux injections que les Français souhaiteraient donc rallonger ou écourter, pour éviter de couper leurs vacances, et qui semblent bel et bien possibles selon Jean-Daniel Lelièvre, immunologue et chef de service des maladies infectieuses de l’Hôpital Henri-Mondor, dans le Val-de-Marne. Et d'expliquer ainsi à nos confrères du Parisien qu'avancer ou reculer la date de la seconde injection "ne présente aucun risque pour la santé", tout en précisant qu'un écart trop important pourrait tout de même faire perdre en efficacité le vaccin.
Et de rappeler que "pour le vaccin AstraZeneca, le moment idéal pour bénéficier totalement des effets de la deuxième dose se situe entre la 9e et la 12e semaine". Concernant les vaccins Pfizer et Moderna, "cette fenêtre se situe entre la 3e et la 6e semaine", précise-t-il.
Que se passe-t-il si on dépasse les délais déterminés par les autorités sanitaires, à savoir les 12 semaines pour AstraZeneca et les six semaines pour les deux autres vaccins ARNm ? Là également Jean-Daniel Lelièvre apporte un élément de réponse : "À la 7e semaine pour l’un ou la 13e pour l’autre, ça peut encore marcher, explique l’immunologiste. Mais si on tarde trop, le risque, c’est de perdre en efficacité immédiate. Et à l’inverse, si la deuxième dose est trop rapprochée de la première, on gagne en efficacité immédiate, mais pour le long terme… on ne sait pas !", explique-t-il. Avancer ou repousser sa deuxième injection, une décision à ne pas prendre à la légère. Elle est désormais entre vos mains.