Les détenteurs d'un pass sanitaire peuvent désormais faire tomber le masque dans les lieux où le pass sanitaire est obligatoire. Ça, c'est la théorie. En pratique, le port du masque peut toujours être imposé, sur ordre du préfet ou des gérants des établissements. De nombreux groupes de cinémas ont fait le choix de la sécurité, à la fois pour les salariés et pour les clients. Le masque reste donc obligatoire dans les salles de cinéma UGC, dans les cinémas du réseau CGR et dans beaucoup d'autres établissements.
L'épidémie repart à la hausse et le variant Delta inquiète bien des Français, malgré les mesures plus souples mises en place par le gouvernement. Aussi, les gérants de complexes de cinéma ne veulent pas prendre de risque : le masque reste obligatoire dans les salles, pour les salariés et pour les clients.
Jocelyn Bouyssy, PDG du groupe CGR, confie sa crainte du Covid-19 à nos confrères du Figaro. Puisqu'elle le peut, selon le dernier décret paru au Journal officiel, la directrice impose le masque à ses clients. : « Dans ma région, près de La Rochelle, les chiffres de contamination explosent alors que la situation était calme il y a dix jours. C'est un truc de fou. Il est évident que des décisions préfectorales vont être prises. Je préfère ne pas brouiller le message auprès des spectateurs et conserver le masque obligatoire. »
Chez Kinépolis aussi, on préfère jouer de prudence. Les gérants de cinéma ont en effet plusieurs craintes. Par exemple, que faire si un adolescent (qui n'a pas l'obligation de présenter un pass sanitaire) se retrouve au milieu des autres spectateurs et les contamine ? Comment gérer un client malade qui pourrait transformer tout le cinéma en cluster ? Les spectateurs s'assoient dans les mêmes salles, traversent les mêmes couloirs que tout le monde, et peuvent donc se retrouver cas contact.
Pour parer à ces éventualités, Anne-Sophie Le Guiader, directrice des ventes de Kinépolis annonce que « les quatorze cinémas français de Kinépolis demandent aussi aux spectateurs de garder leur masque à titre préventif. »
Les cinémas s'organisent face au virus. Nombreux sont ceux qui ont acheté des téléphones portables qui serviront spécialement pour scanner les pass des clients. Jocelyn Bouyssy, PDG de CGR, a déjà briefé ses équipes : « Le personnel aura un téléphone où aura été téléchargée l'appli StopCovidVérif. Vert, c'est bon. Rouge non. » Elle souhaite que le contrôle des pass se fasse en extérieur pour les séances qui attirent beaucoup de monde. Il est probable que les spectateurs soient obligés de faire la queue avant de pouvoir enfin pénétrer dans le cinéma pour voir leur film.
Pour gérer ces nouveaux temps d'attente, certains ont revu leur programmation. Le patron d'un autre réseau de cinémas, qui n'a pas dévoilé son nom, confie au Figaro qu'il a dû prévoir des aménagements pour mettre en place ces nouvelles mesures sanitaires. « Avec l'appli StopCovid Verif, le wifi n'est pas obligatoire ce qui est une chance. Nous avons réussi à espacer un peu plus nos séances. »
Tous les efforts seront faits pour s'assurer que les spectateurs respectent les règles. Le dirigeant d'un grand groupe qui souhaite rester anonyme veut redoubler les contrôles : « Il faut absolument dans toutes ces salles archi combles que les gens gardent bien leur masque, ce qu'ils n'ont pas toujours fait au cours des dernières semaines. Nous ferons des rondes dans les salles. »
Cet état d'esprit n'est cependant pas partagé par tous. Certains cinémas envisagent de réduire leurs jauges de spectateurs pour passer sous la barre des 50 personnes, et éviter ainsi de devoir imposer le pass sanitaire aux clients. Une idée qui agace les patrons des grands complexes, qui souhaiteraient voir tout le monde faire des efforts.