Et si la solution, pour lutter contre les variants du Covid, était le panachage de vaccins à technologie différente... ? C'est en tout cas ce que révèle une étude publiée dans la revue Nature le 26 juillet dernier, et menée par l'université d'Oxford, expliquant que les personnes recevant une première dose d'AstraZeneca, puis une seconde dose de Pfizer ou de Moderna, développeraient une immunité plus forte contre le virus.
Une étude issue des déboires du vaccin AstraZeneca, concernant la possibilité de développer de graves thromboses dans certains cas : certains pays, comme la France, devant cette situation, avaient alors réorienté les personnes ayant déjà reçu une première dose du vaccin britannique vers l'un des vaccins à ARNm. De cette situation a découlé plusieurs observations, indiquant une efficacité supérieure des deux doses, entre 70 et 97%.
En quoi a consisté cette étude ? Celle-ci a comparé des personnes vaccinées uniquement avec deux doses d'AstraZeneca et des personnes ayant reçu une dose d'AstraZeneca et une autre issue d'un vaccin à ARNm. Et les résultats sont clairs : un surcroit de 60% d'immunité pour le deuxième cas de figure, et une immunité supérieure, trois fois plus importante, dans le cas où cette deuxième injection concerne le vaccin Pfizer/BioNTech.
Un constat que faisaient déjà plusieurs chercheurs en mai dernier, dans une étude publiée dans The Lancet. De là à revoir la stratégie vaccinale... ? "Pas dans l’immédiat puisque ce qui importe en ce moment, c’est la primo-vaccination et il faut aller vite", explique le professeur Jean-Daniel Lelièvre, médecin responsable du service des maladies infectieuses de l’Hôpital Henri-Mondor de Créteil, à nos confrères de Ouest France. Et de poursuivre : "le plus long terme, dans l’hypothèse où on ferait une 3e dose, cela pourrait être intéressant d’utiliser un vaccin différent". Une option qui pourra étudier l'Agence européenne du médicament et la Haute Autorité de Santé, si la situation le nécessite.