La 3e dose de vaccin contre le Covid bientôt nécessaire ? C'est en tout cas ce qu'affirmait le président du Conseil scientifique, Jean-François Delfraissy le mercredi 25 août 2021 chez nos confrères de Télématin, sur France 2, indiquant qu'elle était nécessaire « pour une grande partie de la population vaccinée ». Et d'expliquer, pour sa part, qu'il se ferait « vacciner une troisième fois dès que je pourrai le faire ».
Une déclaration qui fait écho à celle d'Alain Fischer, tenue quelques jours auparavant : « dès la rentrée, compte tenu des données existantes, les personnes les plus fragiles, les plus vulnérables, en gros les personnes âgées de plus de 80 ans, en particulier celles qui résident en Ehpad, celles qui ont été les toutes premières vaccinées fin décembre et début janvier dernier, ainsi que les personnes immunodéprimées puissent bénéficier d’un rappel très vite, sans attendre », avait-il indiqué chez nos confrères de Franceinfo.
De fait, les personnes les plus fragiles peuvent désormais bénéficier d'une troisième dose de vaccin, pour renforcer leur immunité. La campagne de rappel vaccinal a débuté ce lundi 13 septembre dans les Ehpad, et devrait se poursuivre tout l'automne.
Cependant, contrairement à ce que préconise Jean-François Delfraissy, toutes les autorités sanitaires ne sont pas favorables à l'injection d'une troisième dose pour l'ensemble de la population.
L'OMS et la FDA, l'agence américaine qui contrôle la commercialisation des médicaments, estiment qu'une campagne de rappel vaccinal imposée à tous les publics n'est pas justifiée. Les deux organismes rappellent que les vaccins sont efficaces contre les variants et les formes graves de la maladie. Une troisième dose n'est donc pas nécessaire pour les personnes en bonne santé, affirment-ils.
« Ces vaccins, qui sont en quantité limitée, sauveront le plus de vies s’ils sont fournis aux personnes qui ont un risque important d’être atteints par une forme grave (du Covid) et n’ont pas encore été vaccinées », insistent les experts médicaux dans la revue The Lancet. « Les données actuelles (…) ne montrent pas le besoin de rappels de vaccin en population générale, chez laquelle l'efficacité contre les formes graves reste élevée », ajoutent-ils dans l'article.
L'OMS, comme de nombreuses autorités sanitaires, rappellent aux pays occidentaux qu'il est plus important d'assurer une primo-vaccination partout dans le monde, plutôt que de vacciner les mêmes personnes dans les pays les plus riches. A ce titre, le directeur général de l’Organisation mondiale de la santé, Tedros Adhanom Ghebreyesus, n'a pas caché sa colère envers les pays occidentaux, qui n'ont livré, à ce jour, qu'une infime partie des vaccins promis aux pays les plus pauvres dans la lutte contre le Covid-19.
« Pour l’instant, nous ne souhaitons pas voir une utilisation généralisée des doses de rappel pour les personnes en bonne santé qui sont entièrement vaccinées. Je ne resterai pas silencieux lorsque les entreprises et les pays qui contrôlent l’approvisionnement mondial en vaccins pensent que les pauvres du monde doivent se contenter des restes », avait-il déclaré le 8 septembre dernier.