Les chiffres restent raisonnables, le gouvernement s'en félicite. Mercredi 15 septembre 2021, 2,7 millions de professionnels du secteur sanitaire, aussi bien dans les hôpitaux, maisons de retraite, que les soignants libéraux, aides à domicile, ambulanciers ou pompiers, ont dû faire face à l'obligation vaccinale contre le Covid-19.
Selon les chiffres de Santé publique France et de l'Assurance Maladie, en date du 12 septembre, 89,3% des soignants étaient primo-vaccinés avant l'entrée en vigueur de cette mesure. Le 15 septembre, « Il y a eu hier quelque 3000 suspensions qui ont été signifiées à du personnel des établissements de santé ou médico sociaux qui n'étaient pas encore rentrés dans un parcours de vaccination ». Voilà le constat fait par Olivier Véran, ministre de la Santé, concernant les suspensions de soignant non vaccinés contre le Covid-19.
Invité de la matinale de RTL ce jeudi 16 septembre 2021, le ministre est revenu pour tirer le premier bilan de l'obligation vaccinale des personnels de santé et des sanctions encourues, alors que la mesure est en vigueur depuis ce mercredi 15 septembre 2021.
En revanche, le ministre de la Santé a confirmé que « un grand nombre de ces suspensions ne sont que temporaires », avec « essentiellement du personnel des services supports » qui seraient concerné, « très peu de blouses blanches » confirme l'ancien médecin. Pour l'heure, Olivier Véran affirme qu'il y a eu seulement « quelques dizaines de démissions à ce stade ». Une seule chose à retenir : les soignants non vaccinés « ne peuvent plus exercer leur activité », martèle Olivier Véran.
Plus d'un mois plus tard, le 20 octobre, le nombre de soignants suspendus reste mesuré. On dénombre "seulement" 15 000 suspensions de professionnels non-vaccinés à la mi-octobre. Et surtout, le ministère de la Santé veut souligner la « proportion non négligeable de professionnels ayant été initialement suspendus, qui régularisent finalement leur situation vaccinale et voient leur suspension levée . »
Au final, sur plus de 2,5 millions de professionnels de santé, ils sont 130 000 à n'avoir reçu aucune dose de vaccin au 20 octobre. L'écart entre le nombre de soignants non-vaccinés et ceux qui sont suspendus reste donc important. Cela peut s'expliquer par des soignants qui préfèrent se mettre en congés pendant cette période délicate, ou par une tolérance des établissements de santé, comme en Martinique, où le CHU renonce à imposer le pass sanitaire à ses employés.
En Île-de-France, 1 400 soignants non-vaccinés ont été suspendus au 5 octobre 2021, selon des informations du Parisien. Le journal précise que parmi ces professionnels, on trouve 250 personnes travaillant dans le secteur médico-social, et 1 165 dans des établissements de santé. 113 soignants auraient également démissionné en réaction à cette obligation vaccinale.
L'ARS Île-de-France assure que ces suspensions « n’impactent pas le fonctionnement des établissements », même si l’agence admet que cela a créé « quelques difficultés dans des services hospitaliers ». L'ARS affirme également que la majorité de ces problèmes ont été réglés en renforçant les effectifs de personnels dans les structures impactées, parfois en ayant « recours à l’intérim ou aux heures supplémentaires. »
Obligation vaccinale des soignants : comment les sanctions encourues vont-elles être appliquées ?
À partir de ce 15 septembre 2021, les professionnels de santé non vaccinés risquent des sanctions allant jusqu’à l’impossibilité d’exercer leur profession. Mais comment va s’appliquer exactement cette mesure ? On vous répond. [Lire la suite]