Le vaccin anti-Covid de Valneva bientôt dans l'hexagone ? L'Union européenne a annoncé avoir d'ores et déjà précommandé le vaccin développé par le laboratoire franco-autrichien, alors que celui-ci fait l'objet d'une demande de mise sur le marché et est actuellement scruté à la loupe par le régulateur européen. Le laboratoire annonçait déjà, il y a quelques semaines, avoir commencé une "soumission progressive auprès de l'Agence européenne des Médicaments, dans le cadre d'une demande d'autorisation conditionnelle", comme l'expliquaient nos confrères des Échos en octobre dernier.
Un "nouveau type de vaccin qui est classique", comme l'expliquait Damien Mascret, médecin et journaliste, sur le plateau du 20 heures de France 2 du jeudi 11 novembre, et qui se fait en deux doses dans un intervalle de quatre semaines. Celui-ci se conserve facilement au frigo, entre 2 et 8 degrés. "Ça veut dire que le virus est mis en culture et qu’il est tué chimiquement. Donc il va vous immuniser, mais il ne risque pas de vous donner la maladie. C’est très connu parce que c’est ce que l’on utilisait déjà pour le vaccin contre la poliomyélite", poursuit ainsi Damien Mascret.
Un vaccin qui a en tout cas donné des résultats "initiaux positifs", comme l'expliquait Valneva le 18 octobre dernier. "L'essai a rempli ses deux critères d'évaluation principaux" précise le communiqué, détaillant que le vaccin "a démontré une supériorité face au vaccin AZD1222 (AstraZeneca NDLR) en termes de moyenne des titres d'anticorps neutralisants ainsi qu'une non-infériorité en termes de taux de séroconversion (SCR supérieur à 95% dans les deux groupes vaccinés) deux semaines après la deuxième injection (soit au 43e jour) chez les adultes âgés de 30 ans et plus."
Les essais de phase 3 ont été conduits sur 4012 personnes âgées de plus de 18 ans, et le vaccin a été "généralement bien toléré" : "le profil de tolérance de VLA2001 s'est révélé plus favorable, de façon statistiquement significative, en comparaison avec l'autre vaccin utilisé dans l'essai."
Pour rappel, ce vaccin se base sur la technologie du "virus inactivé", forme classique des vaccins jusqu'à aujourd'hui, à l'image des produits développés par les laboratoires Sinovac et Sinopharm. "Il s'agit d'une approche beaucoup plus traditionnelle de fabrication de vaccins que les vaccins qui ont été déployés jusqu'à présent au Royaume-Uni, en Europe et aux États-Unis, et ces résultats suggèrent que ce candidat vaccin est en bonne voie pour jouer un rôle important dans la lutte contre la pandémie », a déclaré Adam Finn, à la tête de l'essai et professeur en pédiatrie à l'Université de Bristol.
Ce nouveau vaccin devrait être enregistré "le plus rapidement possible" afin de "proposer une solution vaccinale alternative aux personnes qui n'ont pas encore été vaccinées », a annoncé Thomas Lingelbach, directeur général de Valneva. Aussi, le laboratoire a annoncé avoir "commencé la soumission progressive du dossier de demande d'autorisation initiale auprès de l'agence de santé britannique" après "validation finale de l'un des tests utilisés dans l'essai", ainsi qu'une "soumission progressive auprès de l'Agence européenne des Médicaments, dans le cadre d'une demande d'autorisation conditionnelle."