Pour continuer à faire grimper les chiffres de la vaccination, le gouvernement a décidé de mettre fin à la gratuité des tests de dépistage contre le Covid-19. Depuis le 15 octobre dernier, les personnes non-vaccinées et qui n'ont pas d'ordonnance doivent payer respectivement 44 et 22 euros pour leurs tests PCR et antigéniques.
Face à cette dépense supplémentaire, le dépistage du virus a chuté en France. Selon les chiffres de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees), rapportés par le Parisien, on enregistre une baisse de 675 000 tests en une semaine seulement. Du 11 au 17 octobre, 2,97 millions de tests ont été effectués, avec un pic le 14 octobre, veille de la fin de la gratuité, contre 2,3 millions de dépistages recensés du 18 au 24 octobre.
On regardant plus précisément, on s'aperçoit que la tranche des 26-40 ans est celle qui a renoncé le plus à ces tests, avec 276 000 dépistages en moins en une semaine. Les 16-25 ans ont fait 146 000 tests en moins, et les 41-65 ans 213 000.
Cette baisse des dépistages entraîne également une chute du taux d'incidence. Les statistiques sur l'épidémie sont donc devenues moins précises, plus dangereuses : difficile de repérer une hausse des contaminations suffisamment tôt, si les Français se font dépister moins souvent en raison du coup des tests.
Une conséquence prévue de longue date par Dominique Costagliola, directrice de recherche à l'Inserm, qui expliquait il y a plusieurs semaines à LCI : cela va « perturber la façon de suivre l'épidémie en nombre de cas et en taux d’incidence. Il va y avoir une période, pas forcément très longue, dans laquelle on ne va plus savoir interpréter la dynamique de l’épidémie. »
Sans dépistage, impossible pour les personnes non-vaccinées d'obtenir leur pass sanitaire. Les lieux de culture et de loisirs ne sont donc pas près de retrouver leur public pré-pandémie.