Les marchés de Noël mettent-ils en danger les fêtes de fin d'année ? Le gouvernement a revu sa copie : le 25 novembre dernier, Olivier Véran a imposé de nouvelles règles sanitaires pour faire face à la cinquième vague épidémique. Le ministre de la Santé avait notamment annoncé que le pass sanitaire serait nécessaire pour accéder aux marchés de Noël, et que le port du masque redevenait obligatoire en extérieur, dans les lieux recevant du public - comme ces marchés.
Ces foires de saison attirent des foules importantes, surtout dans certaines villes réputées pour leurs animations de fin d'année. Le gouvernement pourrait-il finir par interdire tout simplement la tenue de ces marchés de Noël, jugés trop dangereux en période de pandémie ?
En dépit des protocoles sanitaires mis en place, les Français peinent à respecter les gestes barrières dans ces lieux qui attirent énormément de monde.
La ville de Strasbourg, connue pour son marché de Noël, est notamment pointée du doigt, en dépit des directives rappelées par la préfète du Bas-Rhin Josiane Chevalier. « Du point de vue médical, ce que je peux dire [c'est que] quand on voit les vidéos qui circulent sur les réseaux, on voit bien que la distanciation physique n'est pas respectée, que les gens n'ont pas de masques, même en dehors de moments où ils mangent », regrette Emmanuel Andres, président de la Commission médicale d'établissement des Hôpitaux universitaires de Strasbourg (HUS), face à l'AFP.
Faut-il alors fermer ces marchés pour éviter l'apparition de clusters, quelques semaines avant les fêtes de Noël ? Emmanuel Andres estime que cette question est actuellement « éminemment politique. »
Après deux années très difficiles en raison de la pandémie, les commerçants n'envisagent pas une annulation de ces marchés. Sur BFMTV, le directeur général de l'association des commerçants les Vitrines de Strasbourg Pierre Bardet admet qu'il y a eu « des dérapages », mais il insiste sur l'importance de maintenir ces marchés.
« On a mis en place des mesures drastiques à partir de ce vendredi matin. Les stands sont plus larges, on a doublé les allées et il faut maintenant le pass sanitaire pour rentrer dans le marché de Noël. Dans les rues, il faut absolument porter le masque. Ce serait une catastrophe économique si l'on devait fermer ce marché de Noël. Tout le monde doit s'impliquer collectivement pour le sauver et pour faire attention à la santé des gens », assure-t-il.
La vague épidémique et l'apparition du variant omicron peuvent inquiéter de nombreux experts, mais la situation n'est pas aussi désespérée qu'elle semble l'être. « Il ne faut pas que l'on s'affole. Par rapport à l'année dernière, on possède des armes bien plus importantes, comme la vaccination. On a des chiffres importants, même s'il faut faire un effort sur la dose de rappel. Il faut convaincre les non-vaccinés, car ils constituent la masse la plus importante des personnes en réanimation: 80% de nos patients sont non-vaccinés », explique Jean-Louis Teboul, chef de service en médecine intensive-réanimation à l'hôpital Bicêtre (Val-de-Marne).
« Avec la vaccination, la dose de rappel et les gestes barrières, on est quand même bien armés », affirme le médecin.