Ce jeudi 9 novembre, le ministre de la Santé Olivier Véran a fait savoir que les pharmacies allaient être autorisées à ouvrir tous les dimanches, "sans limitation sur les mois de décembre et janvier". Cela a pour but d'accélérer la campagne de rappel vaccinal, ouvert dorénavant à tous les Français de plus de 18 ans. Cependant, nombreux sont les pharmaciens qui n'acceptent pas de devoir vacciner aussi le dimanche et se disent fatigués par la situation, ainsi qu'en manque de moyens humains.
FranceInfo, qui a posé la question à une vingtaine de pharmaciens, a reçu des retours négatifs quant à la volonté de vacciner le dimanche. "C'est hors de question, explique un pharmacien. Je fais déjà 65 heures par semaine je vais pas en faire 10 de plus. Il se repose, le ministre ? J'ai le droit de me reposer !", indique l'un deux à nos confrères. Même si une incitation financière de 5 euros est proposée, c'est non pour les pharmaciens.
Ces derniers se retrouvent débordés, notamment à cause du délai passé de 72h à 24h pour la validité des tests PCR et antigéniques. La demande bondit de nouveau et les pharmaciens sont épuisés. Blandine Girot, pharmacienne parisienne évoque "des structures qui ne sont pas extensibles. Je fais déjà trois séances par semaine avec du Moderna. On vaccine plus de 60 personnes par semaine, avec en plus en ce moment la campagne contre la grippe, c'est juste ingérable".
Elle ajoute que le ministre "se moque du monde" et "aime les pharmaciens quand ça l'arrange". "Je ne vais pas y laisser ma peau ! Ça m’intéresse pas, je n’emmène pas l’argent dans ma tombe", indique-t-elle en colère.
De plus, trouver de nouveaux pharmaciens pour assurer ces dimanches relève de l'impossible. Le recrutement est de plus en plus difficile, et la profession demande plus de respect et de considération dans une situation déjà catastrophique, à cause du manque de stock de vaccins.