Le 21 décembre dernier, le Premier ministre israélien, Naftali Bennett, annonçait que tous les Israéliens de plus de 60 ans, mais également le personnel médical et les personnes immuno déprimées, allaient pouvoir recevoir une 4e dose de vaccin, au minimum quatre mois après leur troisième dose, afin de faire face à la propagation du variant Omicron dans le pays.
Une mesure qui n'était pas passée inaperçue en France : la campagne de la 3e dose tout juste lancée, des discussions sur une quatrième dose émergeaient déjà. Dès le mois de décembre, Olivier Véran admettait que la mise en place d'une deuxième dose de rappel était possible en France.
Le 6 janvier dernier, Jean Castex admettait, par ailleurs, que le gouvernement n'attendait que l'aval des autorités sanitaires pour lancer une nouvelle campagne de vaccination. "Les Israéliens l’ont fait après avis de leurs autorités sanitaires (...). Dès que nos autorités sanitaires auront dit oui, probablement pour les personnes les plus fragiles, si on nous dit 'on y va', nous irons" déclarait-il.
Puis, le 11 janvier 2022, le ministère de la Santé indiquait, lors d'un point presse, que la question de la 4e dose à destination des personnes âgées et à risque était actuellement étudiée par les autorités sanitaires françaises. "Le COSV (Conseil d'orientation de la stratégie vaccinale, NDLR) doit rendre un avis sur ce sujet et nous avons également saisi la Haute autorité de santé sur la question de la quatrième dose." avait indiqué le ministère qui attendait de ces organismes la "conduite à tenir".
Invité le 25 janvier 2022 de l'interview matinale de LCI, Olivier Véran a reconnu, que la 4e dose "n'aura[it] de sens que si elle permet de protéger les plus fragiles. Si les scientifiques décident qu'elle n'est pas nécessaire pour tout le monde, nous ne la ferons pas (...) Nous attendons les études des scientifiques et avançons au fur et à mesure." Et de poursuivre : "J'attendrai le temps qu'il faudra pour avoir avoir une base scientifique établie sur ces questions. Pourquoi ? Parce que pour l'instant, les résultats scientifiques ne sont pas là."
Même son de cloche du côté du Conseil d'orientation de la stratégie vaccinale qui a publié, ce 26 janvier 2022, un avis daté du 19 janvier dernier dans lequel il considère qu'une seconde dose de rappel n'est pas justifiée à ce stade. "Les données disponibles n'appellent pas actuellement à la mise en place d'un second rappel vaccinal, bien que la question soit rendue légitime par le contexte actuel de forte circulation virale." écrit le Conseil.
Ce dernier conseille, en revanche, la vaccination d'une 4e dose aux "personnes sévèrement immunodéprimées, pour qui le COSV a d'ores et déjà recommandé l'injection systématique d'une seconde dose de rappel." Pour les autres, les données actuelles ne prouvent pas de "bénéfice individuel significatif" et "l'intérêt collectif (...) apparaît tout autant limité à court-terme". En effet, cette seconde dose de rappel ne concernerait actuellement qu'une "cible restreinte à environ 3 millions de personnes" et pourrait même avoir "un effet contre-productif". En effet, elle pourrait "être interprétée comme un signal d'inefficacité de la vaccination par l'opinion et ainsi induire un risque de désengagement à l'égard d'une vaccination perçue comme trop fréquente."
Le Conseil d'orientation de la stratégie vaccinale écrit qu'il pourra "faire évoluer sa position en fonction de la parution de nouvelles données scientifiques."