L'OMS met en garde les populations : de nouveaux variants plus dangereux pourraient voir le jour dans l'année qui vient. « B.1.640.2. » pourrait-il être l'un de ceux-là ? Ce variant a été découvert à l'IHU de Marseille, et dévoilé dans un tweet le 9 décembre dernier. Selon l'équipe de chercheurs français, cette mutation du Covid-19 serait "probablement" d'origine camerounaise. Une vingtaine de cas serait recensée en France ; la transmission de ce variant se serait faite dans un même cercle familial pour la majorité de ces cas.
Les scientifiques de l'IHU ont publié une pré-étude, qui n'a pas encore été validée par leurs pairs. Philippe Corson, professeur en pharmacie et virologue au sein de l’IHU de Marseille et invité de BFMTV décrit B.1.640.2. comme un nouveau variant « porteur de 46 mutations et de 37 délétions, dont 23 sont localisées sur la protéine spike ». Le journal La Dépêche rappelle, à titre de comparaison, qu'Omicron comporte environ 50 mutations, dont 32 sur la protéine spike : c'est ce qui lui permet de pénétrer aussi facilement dans notre organisme.
Ce nouveau variant est encore très mystérieux, on connaît peu de chose sur lui, et il est difficile d'estimer son degré de dangerosité. Cependant, les scientifiques rappellent que des mutations des virus sont normales et fréquentes : ce nouveau variant n'est donc peut-être pas une source de problèmes. Néanmoins, pour éviter de mauvaises surprises, l'OMS a classé cette mutation dans la catégorie des « variants sous surveillance ». De son côté, Santé Publique France le catalogue comme un « variant en cours d’évaluation ».
L'institution française estime, au regard des données actuelles, que ce variant n'est pas une menace, bien qu'il soit important de continuer à le surveiller. « Les données épidémiologiques montrent l’absence de diffusion importante ou de progression en France ou à l’international. [De plus], il n’existe pas d’éléments virologiques, épidémiologiques ou cliniques probants en faveur d’un impact significatif en santé publique », précise Santé Publique France dans son rapport.
Comme le disent les chercheurs marseillais eux-mêmes, il est trop tôt pour juger la dangerosité de ce variant : le nombre de cas n'est pas assez élevé pour permettre une étude solide, et on ignore de quelle façon B.1.640.2. réagit aux vaccins.