Né en 1921, décédé en 1981, Georges Brassens est doublement fêté en 2011. La Cité de la musique lui rend un hommage tout particulier, visant, au-delà des images stéréotypées, à le faire découvrir sous un angle inédit, surprenant souvent.
Tout le monde connaît
Brassens, en France, mais aussi à travers le monde ; tout le monde a siffloté un jour l'une de ses chansons : Le Gorille, Les Amoureux des bancs publics, Auprès de mon arbre et bien d’autres. Sous ces aspects aujourd’hui consensuels et fleurant bon la France d’antan, se cache un individu rare, hautement lettré, fin connaisseur des grandes figures de la poésie française, de François Villon à Baudelaire et jusqu’à son contemporain Paul Fort. Un grand timide mal à l’aise sur scène, mais aussi un formidable musicien pétri du swing et amoureux de Charles Trenet. Un anarchiste qui choisira une voie solitaire plutôt que les combats collectifs, sans renier ses convictions, s’opposant à la guerre, à la morale bien-pensante ou à l’arbitraire de la justice ou de la police.
Comment parler de Brassens aujourd’hui ?La Cité de la musique a demandé au dessinateur et auteur Joann Sfar – le père du Chat du rabbin mais aussi le réalisateur d’un premier long métrage consacré à Serge Gainsbourg – de transmettre sa passion pour
Brassens sous la forme d’une exposition qui s’adresse à tous, petits et grands, qui donne envie de jouer ou de chanter Brassens, qui invite à reconsidérer sa puissance libertaire dans la France des années 1950 à 1980. Il propose un parcours plus ludique que didactique, incitant à la déambulation au milieu d’une forêt d’arbres, où le public découvrira de nombreux documents inédits, manuscrits, sons d’archives, images télévisuelles, photographies, guitares (réunis par Clémentine Deroudille)…
Le monde de Brassens rencontre la vision éclectique, fantaisiste et irrévérencieuse de Joann Sfar, qui a confié la conception sonore de l’exposition à son complice musical Olivier Daviaud.
" Brassens ou la liberté " : du 15 mars au 21 août 2011
Crédit photo : Richard Melloul, Georges Brassens à Bobino, 1969