Grand amateur de voyages, Alexandre Dumas a beaucoup déménagé dans la capitale au cours de sa vie, fuyant les créanciers ou au gré de ses aventures amoureuses. Né en 1802 à Villers-Cotterêts dans l'Aisne, Dumas quitte la région dans laquelle il a grandi pour la capitale, en 1822, avec 53 francs en poche. Il y découvre la Comédie-Française, se lie d'amitié avec des acteurs et entre dans les salons parisiens, où il subit du racisme, en raison de ses origines haïtiennes.
Il vit alors pendant un an place des Italiens, aujourd'hui 1 place Boïeldieu et y rencontre Laure Labay, couturière, avec qui il aura son fils Alexandre, illégitime pendant de nombreuses années. Il vécut également 25 rue de l'université, dans le 7e arrondissement, toujours au 4e étage, de 1829 à 1831, sur la façade duquel on retrouve une plaque en son honneur, après avoir écrit ses premières pièces, notamment "Henri III et sa cour", un drame historique qui connait un grand succès, un an avant Hernani.
Il habite ensuite le troisième étage du 40 rue Saint-Lazare jusqu'en 1833, au niveau du square d'Orléans, où il organise un fastueux bal costumé qui marque les esprits. Il participe à l'essor des romans-feuilletons avec son coup d'essai, Les Trois Mousquetaires, qui deviendra un véritable classique. C'est entre 1844 et 1850 qu'il va écrire dans les journaux toutes ses plus grandes œuvres, du Comte de Monte-Cristo au Vicomte de Bragelonne.
Il fait construire son propre théâtre en 1847, 72 boulevard du Temple, aujourd'hui 10 place de la République, à l'emplacement de l'entrée de la station de métro, qu'il baptise Théâtre-Historique. Devenu Opéra-National puis rebaptisé Théâtre-Lyrique, il disparaît lors du percement de la place de la République. Dumas dispose alors de très gros revenus, mais continue à dilapider son argent, comme il le fit toute sa vie.
Mais c'est là qu'il fait bâtir le Château de Monte-Cristo, la seule véritable trace qu'il laisse en Île-de-France, à Port-Marly. Une bâtisse étonnante, à la façade richement sculptée, avec à quelques mètres une île artificielle sur laquelle se trouve son château d'If, un petit castel en briques rouges, en référence à la prison de son Comte.
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Il doit vendre la propriété, ruiné par la révolution de 1848 et par son ex-femme, qui lui demande une pension. Mais il est racheté par un prête-nom et il continue à y habiter jusqu'à la faillite de son théâtre, où menacé de banqueroute, il s'exile à Bruxelles avec Victor Hugo.
Il retrouve Paris, à l’Hôtel Louvois, fin 1853. Il installe les bureaux de son journal Le Mousquetaire face au restaurant La Maison d’or, 1 rue Laffitte et loge au-dessus. Après ses voyages en Russie et en Italie, il s'installe en 1864 à Enghien pendant l'été avec une cantatrice, où il vient souvent chasser le canard sur le lac.
Après leur séparation, il habite au 79 (devenu 107) boulevard Malesherbes, près duquel se trouve la place du général Catroux, longtemps surnommée "la place des trois Dumas", où se trouve trois statues les représentant. Le monument à Alexandre Dumas père, créé par Gustave Doré est inauguré en 1883, avec une statue de D'Artagnan, sur la face arrière.
Il finit ses jours dans la villa de son fils à Dieppe, où il meurt le 5 décembre 1870, après un accident vasculaire. Sa dépouille est transférée au Panthéon le 30 novembre 2002, à l'occasion du bicentenaire de sa naissance.
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