Le musée Carnavalet abandonne les chiffres romains dans certains textes explicatifs

Par Cécile de Sortiraparis · Publié le 18 mars 2021 à 13h40
Le musée Carnavalet a annoncé qu'il n'utiliserait plus les chiffres romains pour leur numérotation sur certains cartels. Un choix influencé par le nombre croissant de visiteurs qui ont du mal à déchiffrer ces suites de lettres. Ces chiffres romains ne disparaissent pas totalement du musée, ils sont simplement remplacés dans certains dispositifs d'accessibilité universelle.

Les changements sont minimes, mais significatifs : le musée Carnavalet supprime les chiffres romains de ses cartels explicatifs. Une décision insérée dans le grand chantier de rénovation et de modernisation du musée Carnavalet. Depuis plusieurs années déjà, le musée du Louvre utilise lui aussi les chiffres arabes en supplément des chiffres romains pour une meilleure compréhension des informations.

Le musée Carnavalet devrait rouvrir en 2021 avec de nouveaux aménagements. Dont des cartels simplifiés, plus accessibles au public. Noémie Giard, responsable du service des publics au Musée Carnavalet, explique au Figaro que « nous faisons tous le constat que les visiteurs lisent peu les textes dans les salles, surtout s’ils sont trop longs. Ils ont aussi tendance à zapper et à picorer. »

Désormais, les textes qui accompagnent leurs œuvres sont plus faciles à comprendre et plus courts. Trois cartels sont disponibles : ceux qui présentent une salle (1000 à 1500 signes maximum) et ceux destinés aux enfants (500 signes) font appel aux chiffres arabes pour les siècles et aux romains pour les rois. À cela s'ajoutent des lutrins dits « d’accessibilité universelle ». Ces écriteaux sont placés à hauteur d’enfant et composés de phrases courtes (300 signes en tout), de dessins tactiles ou d’inscriptions en braille. 

Ils sont pensés spécialement pour les visiteurs qui sont découragés par la lecture. « Nous ne sommes pas contre les chiffres romains, mais ils peuvent être un obstacle à la compréhension. Combien de fois avons-nous vu des parents lire les explications en principe dédiées aux enfants ? », remarque Noémie Giard. Seules les versions espagnoles des cartels comportent encore des chiffres romains : « en Espagne, ne pas les utiliser est considéré comme une faute d’orthographe », révèle la responsable.

Ce sont ces dispositifs d’accessibilité universelle, qui s'adressent le plus souvent à un public en situation de handicap, qui affichent affichent des chiffres arabes à la place des chiffres romains. Cela concerne 170 textes, sur près de 3 000 présents dans le musée.

Ces dispositifs ne comporteront pas de longs nombres comme MMXXI (2021) ou MDCLXXIV (1674), difficiles à comprendre rapidement pour la plupart des visiteurs. Ces nombres seront en revanche toujours présents sur les autres cartels. 

Cette disparition numérique déplaît grandement aux puristes de la langue, latinistes et historiens en premier. Pour François Martin, enseignant et président de la Coordination d’enseignants en langues anciennes (Cnarela), « c’est l’histoire de la poule et de l’œuf : moins on les verra, moins on les maîtrisera. Le plus triste, c’est que les enfants adorent apprendre les chiffres romains en primaire, car ils prennent cela comme un jeu ».

L'enseignant et vice-président de l’association Arrête ton char Robert Delord argumente que les enfants peuvent apprendre très facilement ces chiffres décriés. « Les élèves baignent dans la culture gréco-romaine qui est ludique, mythique, mais aussi prestigieuse », assure le professeur.

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