Quartier mythique de la rive gauche parisienne où étudiants, touristes en quête d’esprit intellectuel et parisien(ne) chic se partagent les trottoirs animés. Des années 30 aux années 60, Saint-Germain était le lieu culturel parisien par excellence. Les vapeurs de littérature, de poésie, de Be Bop et de jazz embaumaient toute l’activité du quartier. Je vous épargne l’énumération de la ribambelle d’écrivains, penseurs et autres artistes qui ont fait des cafés et cabarets, le siège de leurs échanges créatifs.
Les coquets immeubles du 17 ème accueillaient éditeurs, librairies, magasins de musique et d’antiquités. Aujourd’hui, le vêtement a pris l’ascendant sur le livre. En effet, aujourd’hui, le quartier est plus orienté haute couture ou création textile que défense du papier. Mais récemment, de nombreuses galeries, d’art contemporain surtout, semblent réinvestir les vitrines des rues de Seine et de Mazarine et relancer le souffle artistique de la rive gauche.
Des « prés » du quartier, il ne reste que le Jardin du Luxembourg. Ce grand espace vert au centre de Paris garde un petit air d’antan avec des chaises typiques que l’on s’empresse d’occuper dès les premiers rayons de soleil. Les voiliers à faire naviguer sur le bassin central, les promenades à dos de poney ou l’incontournable spectacle de Guignol en font un parc populaire et familial. Ses belles allées ombragées continuent d’abriter de nombreuses flâneries romantiques. Le palais du Luxembourg, qui faisait office de prison lors de la Révolution, abrite aujourd’hui le Sénat. Juste à côté, son musée organise plusieurs fois par an de grandes expositions temporaires à succès.
En sortant par la rue Vaugirard, prenez la rue Monsieur le Prince et arrêtez-vous Au Polidor. Cette institution sur pied depuis 1845 est parfaite pour faire une pause déjeuner ou dîner. La cuisine est du terroir donc pas très fine et la salle plutôt bruyante mais conviviale. On y partage, comme à la cantine, tables et brocs d’eau. Le Carrefour de l’Odéon où la foule s’agglutine au pied de la statue de Danton (exactement là où se trouvait sa maison), est un point de rendez-vous bien connu des parisiens avant un cinéma ou une sortie.
Traversez le boulevard et descendez vers les rues de Seine, Mazarine et de Buci où fourmillent galeries d’art, cafés et restaurants. Les serveurs en salopette et gavroche jouent le jeu un peu cliché du parisien au Bar du marché.
En allant vers la Seine ne manquez pas l’étroite rue Visconti. En sortant face à vous un ensemble de grands bâtiments dont une chapelle et des vestiges du Couvent des Grands Augustins et de l’Hôtel de Chimay accueillent depuis 1816 l’Ecole des Beaux-arts de Paris. On peut facilement s’y introduire et se promener autour de la fontaine de l’adorable cour du Mûrier. Plusieurs expositions sont organisées dans la salle du 13 quai Malaquais.
Retournez vers le boulevard pour découvrir la plus ancienne église de Paris qui était un important lieu d’érudition. De l’abbaye bénédictine édifiée au 8 ème siècle, il ne reste que l’Eglise St Germain Les Deux Magots et quelques ruines dans le petit square d’à côté. Juste derrière se trouve d’agréables petites ruelles abritant des hôtels particuliers et la jolie place Furstenberg. Le calme, les réverbères et les arbres fleuris au printemps en font un endroit charmant et pittoresque. C’est aussi dans cette rue que vous pouvez visiter l’atelier et les appartements du peintre Delacroix transformés en musée.
Et voilà les fameux Café de Flore, des Deux Magots et la Brasserie Lipp où Vian, Sartre, de Beauvoir, Camus, Duras, Cocteau, Prévert et bien d’autres encore se sont attablés. Point de rencontre de ce « vivier artistique » durant des décennies, c’est avec nostalgie que l’on vient y siroter un café et s’imprégner des souvenirs de ces vieux génies.
Continuez la rue Bonaparte puis la vieille rue des Canettes avec son fameux bar à vin Chez Georges qui vous mènera jusqu’à l’imposante Eglise Saint Sulpice. Vous pouvez aller admirer les fresques peintes par Delacroix et un étrange obélisque qui signale le passage du méridien de Paris et ce, grâce à un système de calcul solaire. Toujours lieu de culte depuis 2004, le succès du livre Da Vinci Code en a fait un nouveau lieu touristique. Repartez par la rue du Vieux Colombier où le théâtre populaire et d’avant-garde du même nom était aussi un haut lieu du Paris existentialiste.