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La Rédac · Publié le 7 juillet 2008 à 18h03
La tradition veut qu'un Tour de France qui s'élance de Bretagne, ne puisse que couronner un géant. Mais le cyclisme d'aujourd'hui en possède-t-il ? Que sont devenus les successeurs de Merckx, Hinault, ou encore Indurain? Ces grands champions qui ont tous connus le couronnement suprême, après s'être élancé de Bretagne.
Pas de grands noms au départ de ce tour et donc pas de réel favori. Boonen exclu après son contrôle positif à la cocaïne, Rasmussen, Mayo, Basso, Ullrich, Landis, Klöden, Kachechkin ou encore Vinokourov, dont on ne veut même plus entendre les noms… Les seuls coureurs qui pourraient éventuellement sortir du lot se nomment Valverde ou bien Evans qui s'élancera avec le dossard numéro 1. Mais là encore attention, rien ne nous dit qu'ils arriveront en toute légalité à Paris.
Le moins que l'on puisse dire c'est qu'on a encore du mal à croire en un coureur cycliste qui parvient à supplanter tout un peloton. Cette méfiance, ce scepticisme est aujourd'hui partagé par tout un public écœuré par les éditions précédentes qui ont vu leurs champions déchus de leur titre, contrôlés positifs à posteriori, qui ont vu des équipes entières inculpées pour dopage, et des coureurs continuer à clamer leur innocence. "Leur aurait-on menti?". L'affaire Festina parait bien loin…
Et cette nouvelle édition ne démarre pas de la meilleur des façons. Un champion en titre (Contador sacré grâce à la disqualification du vrai vainqueur accusé de dopage) qui ne prendra pas le départ, au même titre que toute son équipe (Astana), pas moins de 23 coureurs suspectés par la fédération internationale, et 60 par l'agence française de lutte contre le dopage. Et cela avant même le départ de la course! A croire que cela commence à être dangereux de jouer les premiers rôles sur la grande boucle. Et où en est le passeport biologique proposé en Octobre 2007? Il était la garantie d'un Tour propre, totalement contrôlé. Ce n'est pas cette année qu'il fera son apparition.
On se surprend à espérer une 95e édition sans histoires, sans polémiques… Sans soupçons? Difficile à croire, ce sport souffre d'un véritable malaise qui semble très compliqué à soigner… Mais bon, on peut toujours espérer! Et puis qui sait? Ce sera peut être le "tour du renouveau", les coureurs sains arriveront peut être enfin à faire parler d'eux. Une idée à garder pour soi si on ne veut pas se faire rire au nez. Le moins qu'on puisse espérer c'est que ce Tour ne se retrouve pas entièrement gâché par ces polémiques justifiées, comme l'ont été les trois dernières éditions (si on ne prend pas en compte le fait que Lance Armstrong ait été contrôlé positif à l'EPO à postériori lors de certaines de ses précédentes victoires).
Une 95e édition qui s'élancera ce samedi 5 juillet 2008 de Brest et qui fait preuve d'innovation puisqu'elle ne débutera pas avec un prologue, mais directement avec une étape de 170 km à travers le massif Armoricain. La Bretagne à l'honneur donc pour ces premiers jours du tour. Par la suite, les coureurs passeront par le Massif central puis se dirigeront vers le sud pour atteindre à la mi-parcours les Pyrénées. Avant d'affronter les Alpes, à la fin de la seconde semaine, la grande boucle s'attardera sur les plaines de la côte Méditerranéenne. Les coureurs atteindront Montluçon le 25 juillet après une traversée de la vallée du Rhône et du nord du Massif Central. Le "finish" s'étendra sur deux épreuves, la première, sous la forme d'un "contre la montre" et la seconde, entre Etampes et les Champs Elysées, sera une étape de 143 km.
Au programme : un total de 3200 km répartis en 21 étapes, pour seulement 2 jours de repos. 17 cols et 5 étapes de haute montagne. Un parcours compliqué, qui pourrait se transformer en calvaire pour ceux qui ne parviennent pas à gérer leurs efforts. 189 coureurs seront au départ samedi!
