Qu'elle est belle, Jennifer Lawrence : toujours aussi bien filmée par David O. Russell, qui en a fait sa muse, et toujours aussi bien accompagnée de Robert De Niro et Bradley Cooper, elle brille tout particulièrement dans ce biopic de jeune femme ambitieuse.
Joy, c'est elle, et il faut bien s'appeler ainsi (Joie) pour se convaincre chaque jour de ne pas se laisser décourager par sa famille envahissante, par son ex et son père qui squattent au sous-sol, par sa mère qui ne décolle pas du lit et par ses enfants, braillards comme tous les enfants. À peine adulte, Joy est déjà mère et divorcée, sans pour autant avoir quitté le domicile parental. Mais un jour, un déclic : l'invention d'un balai révolutionnaire qui permet de laver les sols sans se salir les mains. Cette invention l'entraîne sur le chemin du commerce, pavé d'entourloupes et d'arnaques, puis du télé-achat, où elle tente tant bien que mal de vendre son produit miracle.
Joy comporte de très savoureux passages, à commencer par l'introduction de son milieu familial ultra-bizarre : avec un grand sens de l'absurde et des détails maniaco-dépressifs, David O. Russell nous rappelle pourquoi on l'aime, pourquoi on avait adoré Happiness Therapy et son atmosphère de foldingue attachant. Aussi, difficile de ne pas être captivé par son portrait du monde de la télévision, qui se moque doucement des présentatrices maquillées à outrance et des vendeurs imbuvables.
C'est drôle et c'est très sympathique, mais voilà : Joy s'empâte petit à petit dans ses bons sentiments, l'effet conte de Noël avec musiques mélo et mise en scène romantico-romantique empêchant le scénario de respirer. Dommage, le film passe à ça de devenir le nouveau Erin Brockovich des années 2010.
Bande-annonce :
Informations pratiques :
Joy
En salles le 30 décembre 2015