Les Habitants, sorti ce mercredi 27 avril 2016, est le nouveau documentaire de Raymond Depardon. Et c'est une véritable pépite ! Le principe est simple : Depardon a traversé la France avec une petite caravane, qu'il a arrêtée dans 15 villes de France, de Calais à Nice. Il a ensuite invité des gens à continuer leur conversation dans sa caravane, devant sa caméra.
Le résultat est extrêmement émouvant : d'une part, les images cinétiques des routes de France, sur lesquelles cavale la petite caravane, sont d'un charme absolu. La musique d'Alexandre Desplat qui les accompagne donne le ton du film, entre légèreté et gravité. Car si l'on voit des copines parler de garçons et des ados parler du bac, on voit également une mère confier à son fils combien elle se sent seule et inutile depuis que lui et sa sœur sont partis, ou un vieil homme expliquer à son frère comment il se sent seul, le soir, après avoir mangé. Bouleversant !
Les Malheurs de Sophie, sorti ce mercredi 20 avril 2016, est le nouveau film de Christophe Honoré. Ce réalisateur pointu et sophistiqué, en choisissant d'adapter cette série emblématique d'histoires pour enfants, étonne et détonne. En sautillant de moments de tendresse en purs délires baroques, le film semble ne jamais choisir son camp et est ainsi sûr de plaire aux enfants autant qu'aux parents, aux sages comme aux délurés, aux calmes comme aux bruyants.
Mais c'est surtout la vivacité des jeunes acteurs qui fait tout le sel de cette adaptation très chouette de la comtesse de Ségur. On devine une direction d'acteurs douce, qui mise sur les cris naturels et laisse la place à des moments d'improvisation : ainsi, les petites violences et les gros câlins semblent plus vrais que nature. On craque !
Marie et les naufragés, en salles depuis le 13 avril 2016, est le nouveau film de Sébastien Betbeder, petite perle du néo-cinéma français, un peu fragile, très bobo et poétique (réalisateur de 2 automnes, 3 hivers). Cette fois-ci, il nous mène sur les traces de Marie, incarnée par la très belle Vimala Pons ; ou plutôt, c'est Siméon (Pierre Rochefort) qui part sur ses traces, après avoir retrouvé sa carte d'identité. De fil en aiguille, à force de la suivre, il se retrouve sur une île perdue...
Illusions et désillusions, amour et désamour se lie et se délient dans ce film au charme inquiet. Secoué par quelques moments de grâce (notamment la jolie scène de danse finale), le film nous a surtout plu pour sa mélancolie diffuse, sa sincérité presque maladroite et ses quelques idées farfelues (le somnambulisme du coloc' !). On ne saurait pas trop dire pourquoi, mais on passerait bien notre vie avec les personnages...
Dates et Horaires
Du 13 avril 2016 au 11 mai 2016