Féministe et social, Divines a tout pour plaire. Mais si Divines possède un très bon scénario (l'histoire d'une jeune fille tiraillée par son envie d'argent qui va copiner avec la meilleure dealeuse de son quartier, et, au passage, vivre une histoire troublante avec un danseur nommé Djigui), la qualité du film repose également sur la vivacité des comédiennes, notamment Oulaya Amamra, petite sœur de la réalisatrice, qui a pour l'occasion abandonné la danse classique pour se mettre à la boxe. Et bim, bam, les répliques fusent avec évidence et naturel ; impossible de ne pas tomber sous le charme !
Les Inrocks parlent de "deux petites grenades ados" : elle, Dounia, et son amie, Maimouna (Déborah Lukumuena), sont en effet des petites bombes d'amour, qui ne se quittent jamais, rient tout le temps et donnent envie de vivre, de tout tenter, de défier les préjugés pour se révolter, et d'aimer. Dans une scène mémorable où leur imagination devient réalité, la naïveté de leur jeune âge transcende leur condition sociale et les fait s'envoler dans le ciel bleu de leur triste banlieue... Un morceau de rêve.
La réalisatrice, Houda Benyamina, a eu l'idée de ce film en réaction aux événements de 2005 : "J'ai raisonné mes proches, mais j'avais moi aussi envie de sortir et de tout défoncer. Je me suis ensuite demandée pourquoi cette colère n’avait pas abouti à une véritable révolte." Ce film est sa réponse, excellente, éclatante. En mêlant à cet aspect social un début d'histoire d'amour (qui lui donne l'occasion d'une scène de tendresse virevoltante et grandiose, un des coups d'éclat du film), et le récit de la relation de Dounia avec sa mère, extrêmement conflictuelle, Houda Benyamina embrasse plusieurs styles de cinéma, plusieurs scénarios, et ce avec un brio étonnant pour un premier film... Une claque, une pépite, bravo !
Bande-annonce :
Informations pratiques :
Divines
En salles le 31 août 2016