Last Flag Flying de Richard Linklater au Centre Pompidou

Le temps, les rencontres de génération, la routine... Il y a dans le cinéma de Richard Linklater une représentation du temps toujours très cyclique. On a l'impression que tout change mais que tout reste en place en même temps. L'exposition qui lui est consacrée au centre Pompidou l'a bien compris. Ainsi, le 5 décembre 2019 le musée programme Last Flag Flying : la Dernière tournée, un film qui se construit autour du sentiment de répétition dans le temps.

Synopsis :
En 2003, Larry « Doc » Sheperd (Steve Carell), un ancien médecin de la Navy, retrouve Sal Nealon (Brian Cranston), un gérant de bar, et le révérend Richard Mueller (Laurence Fishburne). Tous les trois avaient combattu ensemble au Vietnam. Larry est venu leur demander de l’accompagner aux funérailles de son fils, mort dans la guerre d’Irak et dont le corps vient d’être rapatrié. Sur la route, les découvertes amères sur les mensonges de l’armée se mêlent à la camaraderie et la solidarité retrouvées du trio.

Ce film, poignant, revient sur tous les traumatismes de guerre, sur cette conception cyclique du conflit, sur la ressemblance entre des générations que tout un temps semble séparer. On compare le temps, les vies, tout semble différent et en même temps similaire, avec comme fil rouge l'écrasement des êtres humains par des institutions intemporelles.

C'est un film qui assume l'inspiration du passé et les échanges intergénérationnels. Comme ses personnages, le réalisateur, au travers de son film se rappelle de son histoire, d'une manière de faire un film, de raconter une histoire, de partager des idées et des souvenirs.

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Ainsi, Marcos Uzal écrit dans Libération du 16 janvier 2018 « Par ses références à la guerre du Vietnam et sa dimension de road-movie, Last Flag Flying est délibérément marqué par certains films des années 70 - difficile de ne pas le rapprocher de La Dernière Corvée de Hal Ashby (1973), adapté d’un autre roman de Ponicsan, dont celui-ci est une suite -, mais on songe aussi à John Ford, notamment pour une manière comparable, toutes proportions gardées, d’opposer un système militaire rigide à des soldats motivés par un sens profond (et alcoolisé) de l’amitié et de l’engagement collectif. » 

Encore une fois, Richard Linklater pose son œil sur cet autre visage de l'Amérique, Sur une Amérique meurtrière et mensongère et sur la solidarité qui lui fait face. Il pose un regard social et juste sur un visage balafré. 

Avant de prendre la route avec ces vétérans, regardons la bande annonce :