Disney continue de réinventer ses contes les plus connus... Après Cendrillon, La Belle et la Bête ou encore La Petite Sirène, c'est au tour de Blanche-Neige, la toute première princesse des studios, de se voir adaptée en prises de vues réelles avec, à la réalisation, Marc Webb, connu pour ses films comme (500) jours ensemble et The Amazing Spider-Man.
Ce projet ambitieux, porté par le talent de Rachel Zegler, qui s'est fait connaître grâce à West Side Story, réunit également Gal Gadot dans le rôle emblématique de la Méchante Reine et Andrew Burnap dans un rôle encore tenu secret. Le scénario, écrit par Erin Cressida Wilson, promet une nouvelle lecture de ce conte universel, tout en conservant l'essence magique de l'original.
Blanche-Neige sera diffusé en salle à partir du 19 mars 2025.
Synopsis : Une version en prises de vues réelles du classique Disney "Blanche-Neige et les sept nains".
Blanche-Neige suit l'histoire de la princesse éponyme, connue pour sa beauté et sa pureté, qui doit fuir la jalousie dévastatrice de sa belle-mère, la Méchante Reine. Réfugiée dans une forêt enchantée, elle y rencontre un groupe de sept nains qui l'aident à échapper aux plans machiavéliques de la Reine. Ce film explore non seulement la quête de Blanche-Neige pour survivre, mais aussi son voyage vers l'autonomie et la découverte de soi, tout en revisitant les chansons et les scènes cultes du dessin animé original.
Destiné à un large public familial, ce film devrait captiver tant les nostalgiques du dessin animé original que les nouvelles générations curieuses de découvrir ce conte sous une forme modernisée. Avec l'engagement de Marc Webb à apporter une touche contemporaine tout en respectant l'héritage du film de 1937, Blanche-Neige s'inscrit dans la lignée des récentes adaptations en prises de vues réelles de Disney, telles que Le Roi Lion et Aladdin. Si vous avez apprécié ces réinterprétations modernes, vous trouverez certainement un intérêt particulier dans cette nouvelle version de Blanche-Neige. L'interprétation de Gal Gadot en Méchante Reine est particulièrement attendue, promettant d'ajouter une dimension complexe à ce personnage iconique.
Blanche-Neige de Marc Webb s'annonce comme une aventure musicale riche en émotions, mariant nostalgie et innovation. Avec un casting de premier plan et une vision créative audacieuse, ce film pourrait bien redéfinir le conte pour une nouvelle génération de spectateurs. Préparez-vous à redécouvrir l'un des contes les plus aimés de Disney dans une version inédite.
Notre critique de Blanche-Neige :
Miroir, Miroir magique au mur… Magie retrouvée ou déconfiture… ? On part plutôt sur la deuxième option, votre majesté… Ainsi donc, Blanche-Neige n’est malheureusement pas une réussite, et ce sur plusieurs points. À commencer par son récit extrêmement bancal, le film s’apparentant plus à une réécriture du conte qu’à une adaptation. Plus le film avance, plus on a l’impression que Disney a pris des bouts du film d’animation (et du conte) par-ci par-là, et les a enfoncés au forceps dans ce que le studio propose pour en faire quelque chose de moderne et dans l’air du temps, répondant à des enjeux de société… Sur le principe, pourquoi pas, le film d’animation culte étant quand même daté sur l’image qu’il donne, mais problème : ça perd en cohérence tout au long du film, puisque celui-ci peine à se détacher de l’hommage qu’il veut rendre tout en proposant quelque chose de moderne. Et ça donne des scènes qui parfois s’enchaînent sans transition et sans expliquer comme on passe d’une situation à une autre (la Reine qui décide de partir à la recherche de Blanche-Neige et qui prépare sa potion sans que l’on sache pourquoi, alors que le dessin animé, lui, l’explique bien…). Pour ceux qui connaissent le film d’animation, ça va même si c’est bizarre, mais pour les plus jeunes qui le découvrent, on ne comprend rien.
Un message à côté de la plaque ?
Même chose pour faire coller son message aux enjeux sociétaux actuels… Le film semble le revendiquer haut et fort (en tout cas dans ses prises de paroles en amont du métrage), alors allons jusqu’au bout de la chose. Problème donc : le message en question (à savoir : la bienveillance résout tous les problèmes… On schématise, mais c’est l’idée), bien que marchant parfaitement dans un conte, est extrêmement naïf, voire contreproductif, dans la vie réelle. Imaginez résoudre un conflit armé avec de bons sentiments… Alors OK, on exagère un peu, c’est un conte pour enfants et ça les incite à être bienveillants les uns avec les autres, mais la réalité de la vie, et surtout la violence de celle-ci, à leur âge, ce n’est clairement pas un conte de fées.
Restons sur la violence de la vie… Le film ne prépare même pas les spectateurs à cela puisque celui-ci est édulcoré à l’extrême, évitant de contrarier le plus de monde possible pour plaire à tous. Le cœur de biche dans le coffret de la reine est ainsi remplacé par une pomme, pas de prince charmant, mais un bandit à la place, etc. Faire évoluer les personnages pour éviter les écueils du harcèlement ou de la stigmatisation, bien évidemment et à raison, mais pas n’importe comment, malheureusement. Ne pas montrer le cœur en question, par exemple (on rappelle que dans le conte, il s’agit du cœur et d’un foie d’un marcassin), c’est pourtant possible, le dessin animé le fait très bien… Pourquoi alors le remplacer par une pomme et la montrer ? Un exemple parmi tant d’autres.
À côté de cela, le film regorge de détails complètement aberrants (Spoiler alert : les sept nains ont des pouvoirs magiques, Simplet parle, pas de cercueil en verre pour Blanche Neige, etc.) qui n’apportent absolument rien à l’histoire. C’est à se demander pourquoi…
Un casting pourtant intéressant
Côté casting, c’est un peu mieux : Gal Gadot crève l’écran en Méchante Reine, particulièrement convaincante dans son attitude, voire sauve le film. Le seul personnage qui se rapproche le plus de celui du dessin animé (même s’il a quand même des défauts dans son interprétation). Une bonne partition aidée par des costumes particulièrement somptueux et très proche de ceux du film d’animation.
Quant à Rachel Zegler, elle EST Blanche-Neige, et personne ne pourra jamais lui enlever cela. Mais son personnage, tiraillé entre un hommage au film de 1938 et à une vision plus moderne, est assez mal écrit, et ne fait jamais véritablement de choix. La pauvre comédienne fait ainsi ce qu’elle peut avec le peu de moyens qu’on lui donne, mais réussit tout de même à s’imposer et marquer les esprits, en particulier dans les parties chantées. Une voix absolument divine pour un personnage aussi culte… Que demander de mieux !
Concernant les sept nains, on aurait préféré de vrais comédiens au lieu des personnages en images de synthèse, mais on comprend ce choix, en particulier dans la représentation de leur visage et expression. Simplet est ainsi particulièrement touchant, le film redorant son blason en lui donnant plus de profondeur… Mais finit par tout briser en le faisant parler (Simplet ne parle pas, c’est sa condition, c’est ce qui lui donne son nom). C’est dommage, mais c’est un choix assumé et on l’accepte. Le reste du casting, en revanche, est dispensable.
Une histoire qui mélange tout et se prend les pieds dans le tapis
Côté histoire, même ça, c’est confus. Blanche-Neige, qui est censée rester uniquement une nuit chez les sept nains, passe son temps à faire du va-et-vient, tantôt fuyant la Reine, tantôt aidant les bandits… On dirait un vaudeville. La scène du grand ménage chez les sept nains se fait avec eux, et non avant qu’ils découvrent qu’elle s’est installée chez eux… Alors OK pour le message derrière, on comprend, mais il y a une raison pour que les événements se passent ainsi.
Même chose pour la scène de fête en yodle qui se déroule après son passage chez les bandits, accueillis ici chez les nains. On continue : après avoir croqué la pomme, Blanche-Neige est réveillée bien avant la mort de la reine pour ensuite les faire se confronter… Et allant à l’encontre et du dessin animé, et du conte. Changer des choses, c’est bien, mais il faut que ça reste cohérent avec l’histoire racontée. Et là, c’est compliqué. Bref, tout se mélange, et pas pour le mieux.
Miroir, mon beau Miroir... heureusement que tout n'est pas noir !
On dresse un tableau pas très reluisant jusqu’à présent… Mais tout n’est pas à jeter pour autant. Ainsi donc, les quinze premières minutes sont particulièrement bonnes, pleines de clins d’œil au film d’animation, et pose bien mieux le cadre que le dessin animé en élargissant le spectre des origines de Blanche-Neige. Ça apporte un vrai plus, voire même un vrai coup de fraicheur avec la première chanson, une nouvelle, qui devrait bien marcher chez les plus jeunes.
Certaines répliques, aussi, sont particulièrement bien senties. On pense en particulier à Grincheux qui, à un moment, en anglais dans le texte (on traduit, ne sachant pas ce que donne la VF, vu qu’on a vu le film en VOSTFR), lance à un de ses comparses « parle-moi encore de cette brosse et je te l’enfonce là où le soleil ne brille jamais », le tout en chantant, bien évidemment. Savoureux…
Les effets spéciaux, quant à eux, sont plutôt réussis. On adore la scène où Blanche-Neige s’enfuit dans la forêt après avoir été attaquée par le chasseur. Esthétiquement, c’est vraiment très beau, la scène jouant bien avec les couleurs et respectant bien le côté effrayant du dessin animé. Une esthétique léchée que l’on retrouve globalement dans tout le film.
Certains changements de l’histoire, bien que discutable, sont au final de bonnes idées, après réflexion. On pense à la mort de la reine, par exemple, qui ici a plus de sens. Une mort très symbolique, finement réfléchie au final. Bref, un bon point.
Les chansons, points sensible de cette "adaptation" ?
Côté chansons, il y a à boire et à manger : d’un côté, Disney piétine son héritage en dégageant la plupart des chansons originales, pour ne pas dire les plus connues, et d’un autre propose de nouveaux titres pertinents ou étoffant d’anciens de façon intelligente. C’est ainsi que la chanson « Un jour mon prince viendra… » disparait complètement (pas de prince, donc pas de chanson). Fort dommage quand on sait que la chanson est peut-être la plus connue de tout le répertoire Disney (on ne compte pas La Reine des Neiges, le film est beaucoup plus récent).
La Tyrolienne des Nains (vous savez, avec le yodle), est expédiée en 30 secondes en sifflotant. En revanche, Heigh-Ho (l’autre chanson ultra connue du film d’animation) est repimpée de façon brillante, permettant d’introduire chaque nain un par un. La scène en question, par ailleurs, est aussi très jolie, l’architecture de la mine mêlant grotte enchantée digne d’un bon conte de fées et architecture « nanique » tout droit sortie du Seigneur des Anneaux, par touches. Un choix artistique surprenant et bienvenu.
Un film brouillon, au final...
Mais tous ces bons points ne suffiront pas à sauver un film qui a trop de lacunes et trop d’imprécisions. C’est dommage, c’est pourtant dynamique et bien rythmé. Un film qui conviendra aux fans absolus, assurément, mais qui ne conviendra pas aux cinéphiles en recherche de cohérence dans le récit et autres ayatollahs de l'adaptation stricto sensu.
En revanche, une invitation : si vous voulez voir une Blanche Neige vraiment moderne et respectueuse du personnage Disney d’origine, foncez plutôt regarder la série Once Upon a Time… Une série ABC et Disney, disponible sur Disney+, avec Ginnifer Goodwin qui incarne Blanche-Neige/Mary Margaret Blanchard, relève ce défi avec brio. Sinon, on se contentera du film d’animation cultissime, lui aussi disponible sur Disney+. Et si vous voulez vous faire un avis, la porte des salles obscures vous est ouverte.
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