Eksil, The Exiles : un documentaire à voir en septembre au cinéma Le Brady !

Lola Amaria, née à Jakarta le 30 juillet 1977, a commencé sa carrière comme actrice en travaillant avec des réalisateurs indonésiens notables et dans diverses coproductions asiatiques. Elle a réalisé son premier long-métrage de fiction, BETINA (2006), et a remporté le Prix NETPAC au Jogja-NETPAC Asian Film Festival. Son deuxième long-métrage, SUNDAY MORNING IN VICTORIA PARK (2009), a été nommé pour le meilleur film sud-est asiatique au Cinemanila International Film Festival 2010, a remporté le Prix Silver Hanoman au Jogja-NETPAC Asian Film Festival, et a reçu neuf nominations ainsi qu'un prix pour le meilleur montage au Festival Film Indonesia, équivalent indonésien des Oscars. Lola a également réalisé et produit le film Omnibus SANUBARI JAKARTA (2012), nommé pour les Maya Awards. Elle a continué à produire et réaliser des films largement reconnus à l'échelle nationale, y compris un sur la politique du pouvoir et le sexe dans COUNTRY WITHOUT EARS (2014), le taux élevé de mortalité maternelle sur l'île orientale de l'Indonésie dans INERIE (2014), une histoire sur le handicap dans JINGGA (2016), la beauté de l'archipel de Komodo mise en avant dans LABUAN HATI (2017), l'histoire des cinq préceptes de Pancasila dans LIMA (2018) et son dernier long-métrage raconte l'histoire de la femme-araignée indonésienne Aries Susanti et de sa carrière en escalade dans le film 6.9 SECONDS (2019). EKSIL (2022) est son premier documentaire en tant que réalisatrice.

Son film tend à rendre hommage aux centaines d'étudiant indonésiens qui ont fui l'Union Soviétique et la Chine, les forçant à s'exiler à travers les pays européens sans statut. S'ils ont été déplacé entre les Pays-Bas, la République Tchèque, la Suède, l'Allemagne et l'Indonésie il y a plusieurs décennies, Lola Amaria leur donne la parole pour qu'ils se remémorent les événements ayant changé leur destin et s'efforcent de trouver le moyen de se sentir chez eux.

C'est une histoire de vie construite sur le traumatisme, le droit de revendiquer une identité nationale et une quête pour définir la maison à travers un ensemble de souvenirs déchirants préservés par un groupe d'intellectuels rejetés.

Lola Amaria explique : "Pour moi, l'école était autrefois une institution qui réussissait à transmettre la peur à chaque génération assise dans ses salles de classe. J'étais l'un d'eux, 'aveugle' et 'handicapé'. Je me souviens qu'à l'école primaire, une fois par an, chaque élève devait regarder le film 'Pengkhianatan G30S PKI', un film de propagande qui raconte combien le Parti Communiste Indonésien était maléfique, parce qu'il s'était rebellé contre le gouvernement et devait être éliminé jusqu'à la racine. Tous les étudiants indonésiens de l'époque ont vécu la même 'attaque' psychologique : une peur de masse due à la violence affichée à l'écran. Je voulais lutter contre ces sentiments en découvrant la vérité. L'une de mes découvertes intéressantes est la vie des exilés politiques à l'étranger qui ne veulent pas reconnaître le nouveau gouvernement de Soeharto. Par coïncidence, en 2013, j'ai eu l'opportunité de rencontrer l'un d'eux qui m'a encouragé à faire des recherches pendant deux ans. Armée des résultats de ces recherches, j'ai décidé de lancer le projet de film EKSIL en 2015. De nombreux faits ont ouvert mes yeux et mon esprit. À travers ce documentaire, je veux partager avec le public, y compris ma génération, comment lutter contre cet héritage de peur en partageant ce que j'ai découvert lors de mes recherches et du processus de réalisation de ce film. Des images d'archives rares, des reconstitutions animées et des témoignages de première main des exilés visent à illustrer le monument de la violence qui a induit des peurs transmises à travers les générations. Au fil des années de tournage, les protagonistes ont lentement vieilli et sont décédés, faisant de ce film la dernière tentative pour que leurs voix comblent la partie manquante d'une histoire sombre significative pour le cours de la littérature nationale."