En salle le 20 juillet, J’aime regarder les filles, premier long-métrage de Fréderic Louf, provoque déjà des turbulences dans le monde exigeant du 7ème art français. Labellisé « Cinéaste de demain » par Canal +, UGC et un collectif de cinéastes, apparition remarquée au Festival de Cabourg, interview de Pierre Niney, la tête d’affiche, pour la quotidienne du Cinéma de Canal + et pour le magazine féminin Glamour du mois prochain… Publicité en grande pompe, tapis rouges et tonnerres d’applaudissements… Voilà bien des arguments vendeurs, qui pourraient même, nous faire croire à une supercherie.
Pour en avoir le cœur net, je me suis rendue hier soir à l’avant-première de J’aime regarder les filles au Théâtre de Vanves, avec toute l’équipe du film. Bonjour la jeunesse Bobo, encore une fois, mon esprit de contradiction était en émoi. Et… ô surprise !
Quelle fraicheur que ce petit film ! Dans une ambiance très 80's, on retrouve tous les codes de la génération Mitterand (ou pas Mitterand, d'ailleurs... ) : les lunettes rondes, la Peugeot 305, les pantalons taille haute des filles et des chansons d'époque quelques peu oubliées, telles que "Last night the DJ saved my life"...
Frédéric Louf a su avec beaucoup de justesse mettre à l’écran une jeunesse à fond dans le mélo-dramatisme exacerbé. Rien n’est trop fou (comme sauter d’une fenêtre…), rien n’est trop cher (comme dépenser 1800 balles pour une bouteille…), rien n'est trop irrésponsable (ne pas payer son loyer pendant 3 mois, pour les beaux yeux d'une fille...). C’est bien connu, à 18 ans, on se croit invincible, et notre premier amour est peut-être le plus douloureux (croit-on, alors que nous nous arrachons les cheveux).
Sur un fond d’élection de Mitterrand en Mai 1981 (qui ne s'avère être pour le film qu'un prétexte à une - voire deux - histoires d'amour), Primo, jeune homme fauché interprété par Pierre Niney, va tenter de remplir le vide de ses poches avec de l'audace et de l’imagination, afin de séduire une jeune bourgeoise, Gabrielle (Lou de Laâge), aussi belle qu’un ange, a peu de choses prêts. Accompagné de son acolyte Ali Marhyar qui interprète son colloc’ aussi drôle qu’attachant, Pierre Niney, le plus jeune pensionnaire de la Comédie Française, étonne par sa fraicheur, son naturel à toute épreuve, et son habilité à nous émouvoir par son inconscience, son amour démesuré et insensé pour la mauvaise personne, son élégance naturelle digne d'un talentueux acteur de théâtre.
Je m'incline, je m'excuse, J'aime regarder les filles est le film parfait pour l'été, léger et détente. Baptême de l’air réussi !
J'aime regarder les filles, au cinéma le 20 juillet.