Sans arme, ni haine, ni violence

Par La Rédac · Publié le 5 mai 2008 à 22h13
Appréhendé en 1977 pour avoir conçu, organisé et réussi le célèbre casse de Nice, Albert Spaggiari s'évade du bureau du juge d'instruction. Pendant des années, il va rester insaisissable, résistant à toutes les tentatives de la police.
SYNOPSIS :
Au cours de sa cavale fabuleuse en Amérique du Sud, il multiplie les rencontres avec des journalistes, fait des photos en forme de pied de nez facétieux au public français. Vincent, reporter, réussit à l'approcher pendant quelques jours dans une ville d'Amérique du Sud et découvre un être qui n'a rien à voir avec le grand banditisme, une sorte de Cyrano de Bergerac, généreux et fauché, souffrant de ne pas profiter davantage de sa gloire, looser grandiose, vantard plein d'humour et de contradictions mais qui reste traqué par la police française.

LA CRITIQUE SORTIRAPARIS : Inspiré, sans doute, de la construction narrative du film Presque Célèbre, de Cameron Crowe, où, à travers le regard d’un gamin apprenti journaliste, la vie d’un groupe de rock est contée. Jean Paul Rouve a voulu lui, et de la même manière, concentrer son film sur l’histoire « extérieure » d’un journaliste de Paris Match et de ses relations qu’il entretient avec un des hommes les plus recherchés de France après son évasion : Albert Spaggiari.

C’est du point de vue du journaliste que se "dessine" le scénario, et non de celui du brigand.
A défaut d’être un film de gangster, « Sans arme, ni haine, ni violence » est plus un recueil d’échanges entre deux êtres que tout oppose mais qui s’apprécient finalement. JPR a volontairement délaissé le côté sombre de l’affaire, pour recentrer le récit sur la personnalité troublante et délirante de Spaggiari, après son casse légendaire de la Société Générale de Nice.

L’originalité du film provient justement de ce face à face insolite, et non de l’histoire du braquage en lui même, bien plus attendu.
Le personnage de Vincent Goumard est, en effet, le lien idéal pour parler des contradictions entre une vie de truand que Spaggiari habite, au crochet d’un butin volé, et celle d’un gauchiste banlieusard des plus ordinaires, qu’incarne Gilles Lellouche, alias Vincent Goumard.
Mais au fil des minutes, le personnage joué par Jean Paul Rouve s’essouffle, au gré des lenteurs engendrées par une ennuyante trame policière.

L’énigmatique équipe censée capturer sa « proie » en Amérique du Sud est dénuée de sens et sans intérêt. Pire, elle ralentit l’affrontement capital des deux acteurs.Bref, on s’ennuie un peu, comme à l’air de s’ennuyer Spaggiari loin de la France qui l’a oublié.
On aurait aimé le voir dans la peau d’un héros gentleman-cambrioleur, jouant de son humour potache au gré de ses rencontres, ou de ses nombreux pieds de nez envers la police française. Cette synergie « Spaggiarienne » est pourtant présente, mais uniquement au générique de début…
On se sent alors très vite orphelin de ce départ excitant. Ce qui nous laisse à penser que le film aurait été passionnant avec un suspense indispensable à toutes traques et surtout, avec un rythme qui lui fait sensiblement défaut.
On se retrouve avec un looser, roi du déguisement et des postiches ratés, embourbé dans une histoire qui ne colle même pas à la réalité. Le Casse du siècle était pourtant l’occasion de jouer avec un sujet passionnant et rocambolesque, parfaitement crédible pour une histoire de gangster.

Jean Paul Rouve n’a pourtant pas signé un film linéaire et c’est là tout le paradoxe.

Il n’a pas omis, par exemple, de parler du casse en lui même et de son côté extraordinairement « pacifiste ». Mais il l’a trop survolé pour que sa présence soit justifiée. Il a donc choisi un thème inattendu pour ce récit peu banal, en délaissant volontairement ce que l’on attendait finalement : La vie d’un truand, ni plus ni moins…

Les acteurs demeurent bien choisis à l’instar de Gilles Lellouche et Alice Taglioni qui restent même au-dessus du niveau voulu par le scénario. Mais on les sent « bridés », comme si le récit, finalement creux, les empêchait de s’exprimer totalement. On en ressort donc frustré et chagriné, comme a dû l’être Albert Spaggiari à la fin de sa vie. Il rêvait sûrement qu’on parle de lui comme d'une personne extraordinaire… C’est malheureusement encore raté !
DATE DE SORTIE : Mercredi 16 Avril 2008
REALISATEUR : Jean Paul Rouve
ACTEURS PRINCIPAUX : Jean Paul Rouve, Gilles Lellouche, Alice Taglioni, etc.


LA BANDE ANNONCE:










Informations pratiques

Dates et Horaires
Le 16 avril 2008

× Horaires indicatifs : pour confirmer l'ouverture, contactez l'établissement.
    Mots-clés : Jean-Paul Rouve, spaggiari
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