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· Publié le 14 novembre 2011 à 10h48
Très attendu, le prochain film de et avec Mathieu Kassovitz : L’Ordre et la morale, sort ce mercredi 16 novembre dans les salles.
Nouvelle Calédonie. Un groupe Kanak emmené par Alphonse Dianou, prend en otage 30 gendarmes blancs ; pendant l’opération 4 autres sont involontairement tués. C’est le début de l’insurrection qui opposera cette poignée d’hommes noirs et les forces armées blanches, les natifs de l’île d’Ouvea et leurs colonisateurs… Philippe Legorjus, capitaine du GIGN est déployé sur place avec son équipe. Il va tout mettre en œuvre pour trouver une issue pacifique. Pourtant, le problème s’avère encore plus complexe qu’une question d’indépendantisme. L’enjeu des élections présidentielles est celui qui va dicter l’Ordre et la Morale dans un dénouement dramatique, sanguinaire… et médiatique.
Kassovitz est cet homme,
Philippe Legorjus, qui se démène pour que le respect entre les Kanaks et l’armée soit préservé alors que les tensions montent et que la violence des méthodes de l’ordre local favorise d’avantage l’hostilité et la méfiance des civils. S’il parvient à retrouver avec son équipe le groupe indépendantiste, le plus dur reste à venir : gagner sa confiance et négocier un compromis qui permettrait d’éviter un bain de sang. Un lien se tisse entre le leader
Alphonse Dianou et
Philippe Legorjus. Ils se ressemblent même si deux cultures les séparent, ils s’apprivoisent et un respect mutuel naît de leurs échanges. Pourtant, en plein contexte électoral, la mission est perdue d’avance, les enjeux politiques sont tels que le capitaine se retrouve comme un pion sur un échiquier dont il ne maitrise plus la partie. En lieu et place du débat et de la discussion, ce sont le mensonge et le chaos qui mettront un terme à cette prise d’otages. Legorjus est contraint à bafouer sa morale pour suivre les ordres.
L’Ordre et la Morale se sont les yeux de Legorjus : l’histoire comme il l'a vécu, les sentiments qu’il a éprouvé, les trahisons dont il a été victime mais surtout l’humanité avec laquelle il a tenté de dénouer cette prise d'otages. L’origine de ce projet cinématographique tient d’abord du livre « Enquête sur Ouvéa » puis il se transforme bientôt en adaptation de l’ouvrage de Legorjus lui-même : « La morale et l’action ». Comme lui, Mathieu Kassovitz revient sur ces jours cruciaux d’avril-mai 1988 qui ont succédé à la prise d’otage, comme lui Mathieu Kassovitz montrera pourquoi une fin pacifique n’avait rien à apporter à personne, si ce n’est aux 19 vies abattues ce jour-là ! Comme lui, Mathieu Kassovitz dénonce la cruauté des politiques pour qui ces pertes humaines ne faisaient pas le poids face à l’échéance électorale.
Mesuré, décidé en connaissance des dommages collatéraux qui en résulteraient, l’assaut de la grotte de Gossanah a été préféré à une solution qui aurait mis quant à elle toute les vies à l’abri. Toutes. Ce qui a fait l’objet d’une décision aurait du être une évidence :
L’Ordre et la Morale pose ainsi clairement et simplement la question : politique et morale travailleront-ils un jour main dans la main ?