Carnage : le film de la semaine

Par · Publié le 11 janvier 2012 à 15h29
Aujourd'hui sort au cinéma le dernier film de Roman Polanski, rendez-vous dans les salles pour découvrir ce nouveau huit clos.
Deux couples dans un appartement, se rencontrant pour la première fois. L'un, Nancy et Alan Cowan, s'est rendu chez l'autre, Penelope et Michael Longstreet, à la suite d'un accrochage entre leurs deux garçons.

La conversation démarre poliment, les protagonistes sont courtois mais en grattant un peu le vernis des apparences, les représentations glissent au profit de l'altercation.
Au moment de se séparer Michael (le père de la " victime ") propose un café. Pourtant sur le point de franchir le seuil de la porte, les Cowan acceptent et tous prennent place dans le salon. Là, les discussions innocentes deviennent cruciales et dénoncent les personnalités de chacun. D'un sujet trivial au ton cordial on passe à l'affrontement et à l'agressivité. Les couples s'opposent d'abord l'un à l'autre : après tout dans cette histoire il y a " une victime et un coupable " comme aime à le rappeler Peneloppe.

Autour de cette simple querelle d'enfants, de nombreux autres thèmes sont développés, tels que l'anomie sociale, la responsabilité parentale, les relations conjugales. Bientôt, la situation échappe à ces adultes que tout sépare. Chacun est voué à livrer un peu de lui, à s'exposer, à exploser ! En l'espace de quelques échanges, la situation dérape, les couples se dissolvent, de nouvelles alliances se forment... temporairement, furtivement, et des distorsions cachées finissent par s'imposer, peut-être définitivement.

Deux couples, deux milieux sociaux se rencontrent pour réparer la querelle de deux enfants qui eux, ont déjà tout oublier.

Si durant les 80 minutes que dure le film, le spectateur a l'impression de suivre l'intrigue d'une pièce de théâtre, c'est que Polanski s'est largement inspiré de l’œuvre Le Dieu du Carnage. Le huit clos n'y est pas étranger bien sûr, mais l'adaptation de la pièce de Yasmina Reza impose nécessairement certaines contraintes spatio-temporelles et le respect de la règle des trois unités. L'action se déroule donc sur un après-midi, dans un appartement à Longstreet et tourne autour de cette incartade entre les fils des deux familles.

Jodie Foster et John C. Reilly sont Penelope et Michael Longstreet, le couple de bobos qui détonne face à une Kate Winslet et un Christoph Waltz très aristos en Nancy et Alan Cowan, effectivement plus bourgeois que bohèmes. Ce quatuor nous offre un magnifique carnage, aussi drôle qu'éprouvant. Le ton monte souvent, les larmes coulent également et quelques verres aident bien inopinément à ajouter un peu de piment à cette (très) improbable rencontre.

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