Turn me on ! raconté par Jannicke Systad Jacobsen

Par · Publié le 16 janvier 2012 à 15h07
La comédie " Turn Me On " sort mercredi 18 janvier en salles. Sortiraparis.com a eu l'occasion de poser quelques questions à la réalisatrice, Jannicke Systad Jacobsen. Entretien.
SAP/ Turn Me On ! sort mercredi 18 janvier dans les salles, pourriez-vous nous raconter l’histoire en une phrase ou deux ?
JSJ/ C’est l’histoire d’Alma, une adolescente de 15 ans qui voudrait commencer sa vie d’adulte avec tous les aspects que cela comporte. Elle habite dans un minuscule village. Elle survit à son ennui en imaginant des fantasmes d’amour et de sexe. Elle est amoureuse d’Arthur qui tente un premier pas plutôt primaire lors d’une fête, lorsqu'Alma raconte l’histoire à ses amies, elle devient la paria de l’école...

SAP/ Le scénario de Turn Me On ! est tiré d’un livre, qu’est-ce qui vous a séduite dans l’idée de cette adaptation cinématographique ?
JSJ/ J’ai aimé le sens de l’humour du livre, la manière dont les personnages étaient décrits, les petites histoires de la vie de tous les jours qui deviennent une question de vie ou de mort. J’ai aussi aimé la façon dont l’histoire est racontée, ce mélange de rêves et de réalité, que le lecteur ne sache plus distinguer le vrai du faux. J’ai pensé que ce serait intéressant à exploiter à l’écran.

SAP/ Comment en vient-on à se dire d’un ouvrage qui a fait polémique : et si je le portais à l'écran ?
JSJ/ Le livre n’a pas reçu un accueil si controversé. L’histoire d’Alma a beaucoup attiré l’attention des médias c’est vrai, mais dans le bon sens. Les gens étaient contents que cela ait pu être raconté, comme avec le film. Des personnes plus âgées ou plus conservatrices n’ont peut-être pas aimé mais le livre est déjà étudié à l’école. Lorsque j’ai commencé à approcher des producteurs, ils se sont d'ailleurs tous montrés très positifs à l’égard du projet, du début à la fin.

SAP/ Avez-vous collaboré avec son auteur, Olaug Nilssen, pour la réalisation du film ?
JSJ/ Non, j’ai été en contact avec elle, je lui ai posé quelques questions et ainsi de suite et elle m’a été d’une aide précieuse mais elle n’a pas été impliquée dans l’écriture du scénario.

SAP/ Pourquoi ce choix d’acteurs inexpérimentés sur un sujet aussi délicat ? Pourquoi avoir couru un tel risque ?
JSJ/ Pour que l’histoire soit réaliste, les acteurs devaient être jeunes. En Norvège, nous n’avons que très peu d’acteurs professionnels de cet âge. En plus, je voulais qu’ils soient de cette région spécifique de la Norvège, qu’ils aient grandi dans un endroit comme Skoddeheimen. J’ai beaucoup travaillé sur des documentaires alors je sais un peu comment c’est pour un non professionnel de se retrouver dans un film. J’étais très soucieuse de cela et j’ai traité ces jeunes acteurs avec beaucoup d’attention et de respect. Il était essentiel qu’ils connaissent mes intentions. Inutile de dire que ça a été incroyable pour moi lorsque j’ai vu l’enthousiasme que provoquait le film, dans la ville natale des jeunes acteurs, en Norvège et dans le reste du monde.

SAP/ Qu’est-ce qui vous a décidé à prendre Malin, Beate, Matias et surtout Helene, si ce n’est pas justement l’expérience ?
JSJ/ Le directeur de casting et moi-même avons organisé beaucoup d’auditions, où ils devaient improviser et faire des petites scènes. Nous avons donc pu voir comment ils réagissaient à certaines situations. S’ils pouvaient être vraiment tristes ou heureux, montrer de l’empathie ou de la colère. Nous avons essayé de les mettre à l’aise tout en les testant.
Nous avons aussi essayé différentes combinaisons. Malin qui joue Sara et Lars qui joue Kjartan étaient nos préférés depuis le début. A la première audition, Malin était très drôle, façon pince-sans-rire. Lars, nous a fait chaud au cœur parce qu’il a beaucoup d’empathie. Mathias (Arthur) est le mélange parfait de beauté et un corps maladroit d’adolescent. Beate (Ingrid), a une énergie spéciale. Helene (Alma) était vraiment timide au début mais nous avons senti qu’elle avait quelque chose. Nous lui avons demandé de revenir et elle s’est montrée de plus en plus en confiance. Elle a une grande sensibilité et prend facilement des directions qu’elle transforme en émotions.

SAP/ Pensez-vous qu’il puisse y avoir plusieurs réactions possibles au film en fonction des pays ? Comment a-t-il été accueilli jusqu’à présent par la presse et le public ?
JSJ/ Les réactions ont été sensiblement les mêmes partout où le film a été reçu (Etats-Unis, Pays Bas, Italie, Suisse, Taiwan, République Tchèque). Le public et la presse ont été enthousiasmés et l’ont aimé pour les mêmes raisons : son honnête description de l’adolescence, la sexualité des jeunes filles, la cinématographie, l’humour et les dialogues, la musique et les jeunes acteurs, particulièrement Helene. Le film a l’air de mettre les gens de bonne humeur. Certaines fois les gens riaient fort et librement, d’autres fois, doucement et intérieurement. A Taïwan, j’ai senti qu’ils ne riaient pas beaucoup mais après ils m’ont tous dit que le film était vraiment drôle. J’ai aussi apprécié lorsque les gens étaient émus et pleuraient un petit peu. Ca a été vraiment intéressant de voir le film avec des publics différents et d’entendre leurs retours.

SAP/ De nouveaux projets en préparation ?
JSJ/ J’écris un nouveau script qui, si tout se passe bien, sera mon prochain film. Il se base sur une idée originale, c’est une histoire d’amour tragi-comique à propos d’un homme qui meurt, ce qu’il laisse derrière lui et ceux qui doivent nettoyer derrière lui. Le titre c’est The Remnants of Pontus Halmstrøm.

En attendant, rendez-vous mercredi au cinéma pour la sortie de Turn Me On !.

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