Sécurité rapprochée, en salle depuis le 22 février, a décidé d'associer la valeur sure Denzel Washington au douteux Ryan Reynolds... un mélange des genres sensé être au service de l'action et crédibiliser un acteur qui en a cruellement besoin ! Pari réussi ?
Daniel Espinosa, réalisateur en provenance d' "Ikealand", avait su attirer les distributeurs étrangers, et notamment français, avec son fameux
Easy Money qui avait partagé les foules avec une peinture noire d'un Stockholm dominé par la voyoucratie (pari inédit car le commun des mortels ne s'imagine pas forcément que Stockholm connait aussi le deal, le racket, la violence urbaine...). Ce film avait divisé les critiques par le manque d'originalité de son scenario mais avait réuni les aficionados des films sauce mafia par sa réalisation punchy.
Sécurité rapprochée était donc pour ce réalisateur suédois l'occasion de toucher de prêt à Hollywood en proposant dans son film un casting riche avec, au-delà des seconds rôles VIP comme Brendan Gleeson, le charisme intact du grand Denzel Washington et la fougue du (moyen) jeune Ryan Reynolds.
Le premier a derrière lui des chefs d'œuvre intemporels tels que
Training Day (Oscar du meilleur acteur),
American Gangster,
John Q,
Antwone Fisher (qu'il réalisa d'ailleurs), etc. alors que le second a surtout joué dans des comédies teenagers ou productions marveliennes avec pour exception dans son parcours le film conceptuel
Buried où le public (et non plus seulement les jeunes ado-prépuber) a commencé à s'intéresser à son jeu d'acteur.
Synopsis maison : Tobin Frost (
Denzel Washington donc) est un agent expérimenté de la CIA considéré comme un traître pour implication dans divers histoires et notamment dans de la contre-bande d'informations compromettantes concernant l'agence. Celui-ci est finalement capturé pendant un échange qui tourne mal et est conduit à un poste avancé en Afrique du Sud tenu par le jeune loup Matt Weston (
Ryan Reynolds). Le lieu est alors pris d'assaut par un commando qui en veut à Tobin frost et notre bleu se retrouve seul pour assurer sa sécurité et celle du traître réputé pour ses talents de manipulateur. S'engage alors une course poursuite mouvementée et tortueuse au milieu des rues du Cap et de ses townchips entre traîtrise et cavalcade.
Jeune loup vs vieux loup de mer : Training Day 2 ?Le premier constat pendant le visionnage du film est décevant : la mayonnaise de styles alléchante proposée par le casting malheureusement ne prend pas. Cela peut justement se résumer simplement par la filmographie où l'on perçoit un acteur expérimenté et charismatique et un jeune (de par sa carrière) Ryan Reynolds qui ne nous transporte à aucun moment (à part peut-être la demoiselle deux rangs plus bas dans la salle qui gloussait de plaisir à chaque apparition).
Un scenario à la Jason Bourne ou La Taupe?Le deuxième constat, plus inquiétant encore, vient du scénario qui sent à des kilomètres le "déjà vu" et surtout pèche cruellement par sa prévisibilité (même votre copain ou copine qui vous saoule en essayant à chaque fois de deviner la fin du film en vous la chuchotant à l'oreille dès la troisième minute aura .. pour cette fois raison !!). On ne demandait forcément un scénario incompréhensible à la
La Taupe (petits meurtres entre papis) mais on voulait au moins le minimum syndical pour essayer d'approcher un
Jason Bourne qui semble ici à des kilomètres.
Sécurité rapprochée est donc divertissant mais est très loin d'être un incontournable. Aussi vite vu, aussi vite oublié.
Denzel (pour les intimes) porte donc à lui seul ce film sur les épaules (ça semble même un peu trop lourd pour lui...) et une question se pose légitimement au vu de ses dernières apparitions (Unstoppable, Le Livre d'Eli, L'attaque du métro 123) : a -t-il autant besoin d'argent que
Nicolas Cage pour accepter tout et n'importe quoi?
Affaire à suivre dans son prochain film...
