Vous connaissez notre affection pour les histoires vraies, les grandes tragédies de la vie, les drames et les larmes. Cette semaine, nous avons décidé de faire une pause, de prendre un peu le large et de respirer une bonne bouffée d'air frais. Notre choix pour une mission telle que celle-là, s'est porté sur Télé Gaucho, un film de Michel Leclerc porté par un joli casting aussi allumé qu'inattendu : Felix Moati, Sara Forestier, Eric Mosnino, Maïwenn.
Certes Michel Leclerc s'inspire de sa propre expérience au sein de Télé Bocal pour raconter cette histoire, on ne déroge donc pas trop à la règle du vécu. Cependant pour une fois, il s'agit d'une petite fable rigolote et anecdotique qui nous plonge dans un univers fantaisiste. On fait ce voyage avec Victor quelque part dans un Paris des années 90, avant le règne massif d'Internet, avant le monde souverain des téléphones portables. Ici l'écran roi, c'est celui de la télévision. Une télé revendicatrice et un peu anarchiste, une télé qui réfléchit et qui fédère : une petite chaine de quartier qui voit grand.
La dualité entre militantisme et audience s'étend tout le long du film comme un cercle parfois vertueux, parfois vicieux, toujours ironique et satirique : réussite et indépendance, indépendance et ambition, ambition et loyauté. Victor débarque à Paris avec son amour pour le cinéma et fait connaissance avec la télé engagée et la télé du système . Deux univers qu'il lui faudra défendre mais dans lesquels ses idéaux ne survivront pas. Felix Moati rend ce personnage de Victor attachant et touchant. Son amour pour Chloé (Sara Forestier) le rendra vulnérable et naïf, comme son engagement pour sa télé de quartier.
Loufoque, légère et joyeuse, on ne regrette pas cette " parenthèse enchantée ".