En général, la fin des contes est disons, un peu banal : " Ils vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfants". Soit. Voilà qui freine ardemment l'imagination et ne profite guère à la stratégie des suites. C'est normal, à l'époque (des contes), les écrivains faisaient preuve de suffisamment d'imagination pour achever une histoire d'une seule traite et recommencer ensuite une nouvelle intrigue avec de nouveaux personnages. La Belle au bois dormant, Cendrillon et même Blanche Neige, vécurent chacune leurs lots d'aventures puis, embrassèrent la même destinée : un mariage avec un prince, charmant, fidèle et aimant.
Quid d'Hansel et Gretel, le frère et la sœur qui ont anéanti la sorcière qui sévissait dans un bois allemand ? De retour à la cabane paternelle, leur marâtre et instigatrice de leur abandon est certes décédée mais il n'en demeure pas moins que :
1/ leur père a lâchement accepté de les abandonner
2/ ils ont vécu un certain temps aux côtés d'une sorcière antropophage
Expériences éprouvantes et un premier pas difficile dans le monde des adultes. C'est là qu'intervient Tommy Wirkola. Celui-ci a décidé de raconter le traumatisme subit par ces deux fragiles êtres abandonnés. Hansel (Jeremy Renner) et Gretel (Gemma Aterton) sont désormais adultes, plus si fragiles, en quête de sang et de vengeance. Devenus chasseurs de sorcières, on raconte leurs exploits à travers tout le pays. Lorsqu'ils arrivent à Augsburg, ils doivent affronter leur passé pour retrouver la trace d'une sorcière kidnappeuse. Cette partie là, n'est plus du tout un conte pour enfants. Hansel & Gretel : Witch Hunters est une variation gothique du conte de Grimm, ou plutôt vous l'aurez compris, une suite au conte de Grimm.
Tous les moyens sont bons pour venir à bout des sorcières : armes à feu, arbalètes, taser (oui oui)... Le moins que l'on puisse dire, c'est que le frère comme la sœur, mettent du cœur à l'ouvrage. Nos deux héros mordent la poussière, la terre, le bois, bref, ils en prennent plein la gueule pendant tout le film. Ce qui donne une tournure finalement assez comique à leurs scènes de castagne. L'esprit " conte de fées " est pourtant bel et bien préservé grâce aux décors et costumes : la forêt est aussi sinistre que les sorcières effrayantes et la maison de bonbons, appétissante. Le seul réel bémol cependant, la 3D, une fois encore, sans grand intérêt vous vous en doutiez. Les images sont déjà suffisamment sombres pour ne pas avoir à en rajouter. C'est évidemment d'avantage pour le charme du binôme Aterton/ Renner que pour les prouesses tridimensionnelles que l'on prend plaisir à découvrir Hansel & Gretel : Witch Hunters.