Le Nouveau Cinéma Allemand doit beaucoup à Alexander Kluge dont Anita G. (1966), est une des premières et des plus représentatives manifestations. C'est pourquoi la Cinémathèque française vous propose de découvrir le cinéma Allemand au travers de cette grande rétrospective Alexander Kluge du 24 avril au 3 juin 2013.
Né en 1932, d'abord juriste travaillant pour l'Ecole de Francfort et collaborateur d'Adorno, Kluge tourne ses premiers courts métrages au début des années 60, avant de signer le Manifeste d'Oberhausen qui annonce la « mort du vieux cinéma » et sa confiance dans les forces du « jeune cinéma allemand », de Schlöndorff, Fleischmann, Reitz, Schamoni, Nestler. Le cinéaste-juriste en sera bientôt le principal défenseur auprès des pouvoirs publics afin de favoriser les aides à la création d'œuvres peu appréciées de l'industrie du divertissement. Ses deux premiers longs métrages, Anita G. (1966) et Les Artistes sous le chapiteau : perplexes (1967) imposent un style utilisant le morcellement narratif, l'insertion d'images d'archives et la dérision et ils créent deux premiers portraits de femmes rebelles, essentielles à l'œuvre.
Puis suit une série de courts métrages expérimentaux et didactiques, avant le retour à partir de 1973 au long métrage, avec Travaux occasionnels d'une esclave puis Dans le danger et la plus grande détresse, le juste milieu apporte la mort, où la fiction magistralement éclatée est toujours tissée d'inserts, de plans documentaires et de citations. En 1975, Ferdinand le radical revient à la forme plus classique d'un apologue quasi-brechtien afin de décrire le délire sécuritaire contemporain. Son héros, responsable de sécurité trop perfectionniste, organise des attentats pour convaincre ses chefs de la nécessité de politiques répressives.
Kluge est peu après le maître d'œuvre de trois films collectifs essentiels. En 1977, L'Allemagne en automne forme la réponse des cinéastes à la violence terroriste et celle de l'Etat, qui ont culminé quelques mois auparavant dans l'assassinat du patron des patrons allemands, le détournement d'avion à Mogadiscio et la mort en prison des dirigeants de la Fraction Armée Rouge. Dans cette œuvre, Kluge filme les obsèques officielles de Hans-Martin Schleyer et celles d'Andreas Baader et Gudrun Ensslin, tandis que Volker Schlöndorff met en abîme l'Antigone de Sophocle et que Rainer Fassbinder se filme avec son amant et avec sa mère. Contre Franz Josef Strauss, candidat de la droite la plus conservatrice à la chancellerie, Le Candidat est ensuite un film de combat. Enfin, l'admirable Guerre et Paix sollicite en 1983 documentaire, archives, fiction traditionnelle et saynètes burlesques pour condamner la course aux armements et décrire la situation de l'Allemagne divisée prise entre les deux blocs.
Jusqu'en 1986, fidèle au principe d'alternance de divers types d'œuvres qui fait partie de son projet, Kluge réalise par ailleurs quatre longs métrages consacrés au deuil impossible de l'histoire allemande, à la dislocation des relations amoureuses dans le monde contemporain, et à l'assaut du temps capitaliste contre le temps humain. Films complexes tissés de matériaux hétérogènes, ce sont La Patriote, Le Pouvoir des sentiments, L'Attaque du présent contre le temps qui reste et Informations diverses.
Temps fort de la rétrospective:
Samedi 27 Avril 2013 à 15h00 - Films "[Films-minutes en 65mm]" et "Anita G." + Leçon de cinéma "Kluge par Kluge"
Retrouver le programme complet ici
Infos Pratiques:
Site officiel: Rétrospective Alexander Kluge
Du 24 avril au 3 juin 2013
La Cinémathèque française
Plein tarif: 6,5€ - Tarif réduit et billets couplés: 5€ - Moins de 18 ans: 3€ - Forfait Atout Prix ou Carte CinÉtudiant: 4,5€ - Libre Pass: Accès libre.
Dates et Horaires
Du 24 avril 2013 au 3 juin 2013
Lieu
Cinémathèque Française
51 rue de Bercy
75012 Paris 12
Accès
Métro Bercy (ligne 6 et 14)
Tarifs
- 18 ans : 3€
Tarif réduit : 5€
Plein Tarif : 6,5€