Tahar Rahim incarne Nazaret Manoogian, un forgeron arménien enlevé par l'armée turque, en compagnie de dizaines d'autres Arméniens. Parqués dans le désert, les hommes seront tous tués... Mais Nazaret, grâce à un insolent coup de chance - un soldat turc peureux -, échappe à la mort. Rescapé du génocide, il part à la recherche de sa famille disparue.
Notre avis sur le film :
Réduit au silence par l'unique blessure que lui inflige le soldat peureux, Nazaret est à l'image du film : sans parole, sans force, il a du mal à communiquer quoi que ce soit. L'ambition de Fatih Akin est remarquable (et louable à bien des aspects), mais il patauge et ne parvient pas vraiment à susciter l'émotion, noyé dans l'immensité du problème.
Le génocide des Arméniens est un événement dramatique dont il ne donne qu'une image étrangement artificielle. Au moment où Nazaret retrouve ses compatriotes pour la première fois, leur camp d'agonisants semble faux ; les soupirs des victimes et la grisaille de leurs visages, assortie aux toiles de tentes déchirées, ne parlent ni au cœur ni à l'âme. Trop théâtrale, pas assez travaillée, l'image suscite presque un malaise.
Toutefois, les 2h20 du film ne paraissent pas longues, et l'on doit reconnaître certaines qualités à la grande épopée de Nazaret : poursuivant son but avec un courage calme, son histoire est assez fascinante. On conseillera donc plutôt le film, plus pour sa symbolique et son histoire que pour sa réalisation.
Bande-annonce :
Informations pratiques :
The Cut
En salles le 14 janvier 2015