À en croire son accent arabe, Iyad n'est pas juif. Et pourtant : envoyé par ses parents dans un excellent lycée d'Israël, Iyad a le teint hâlé et les yeux clairs de ses camarades. Il leur ressemble et, avec un peu d'efforts, il finira même par se fondre complètement dans la foule, qui le rejète à son arrivée.
Son seul ami, handicapé, est un poids pour sa mère ; elle est immédiatement reconnaissante quand Iyad prend le relai et s'occupe de Yonatan. Il devient pour elle comme un fils...
Iyad a le courage et l'innocence des braves. Son histoire s'écrit sur fond de guerre et de haine entre deux peuples irréconciliables. Sa petite amie, juive et follement amoureuse, en témoigne : ses parents préfèreraient la maladie au déshonneur d'un mariage avec un arabe. Inextricable et fondamentalement injuste, cette situation pousse Iyad au mensonge et à la trahison, en accord avec la mère de Yonatan.
Manifeste d'amour au milieu du désastre, Mon fils écrit la complexité des relations humaines et des sentiments : certaines choses dérisoires deviennent sacrées, d'autres sacrées s'effacent petit à petit. Avec justesse, le film dessine les possibilités humaines qui naissent face à l'impasse politique - et face à l'impasse physique du handicap. Rien n'arrête l'amitié ni l'amour lorsque l'on apprend à se connaître... Mais rien n'arrête non plus l'orgueil de l'identité.
Porté par un trio de comédiens doux et profonds, Mon fils est tout en nuances : une mélancolie amère clôt le film, laissant le spectateur un peu perdu, un peu triste. Monde injuste qui pousse les hommes à faire de drôles de choses...
Bande-annonce :
Informations pratiques :
Mon fils
En salles le 11 février 2015