Ningen est un film étrange qui se balade entre scènes réalistes et visions mythologiques. Le ton est donné dès les premières minutes du film : l'histoire du pari du Renard et du Raton Laveur se transformant en humains le temps d'une aventure est associée à une scène de strip-tease décadente, image d'un Japon moderne où les travailleurs en cravate se détendent le soir grâce aux strings de demoiselles dansantes.
M. Yoshino est le témoin de ce Japon entre ancienneté et modernité, tiraillé entre ses aspirations et ses possibilités. La vie de bureau et ses fins de journées sinistres sont pointées du doigt avec cruauté, le sexe devenant la triste consolation d'un quotidien gris. M. Yoshino fantasme des jeunes filles déguisées, venues du carnaval de Rio ou d'ailleurs ; l'exotisme de ses visions rend impossible la naissance d'un érotisme réel et le personnage demeure mélancolique (et un peu ridicule).
Puis, le film change d'univers : les envolées lyriques et visuelles de Ningen emportent dans un sursaut final le personnage dans des rêves teintés de rouge, se défaisant des aspects terre-à-terre de l'entreprise pour aller vers une folie éclatante.
Un conte atypique.
Bande-annonce :
Informations pratiques :
Ningen
En salles le 1er avril 2015
