Emmanuel Mouret, acteur principal de Caprice, a le charme des Parisiens timides : pleurant dans les théâtres, discret et un peu maladroit, il joue comme il réalise son film, avec une délicatesse et un soin très écrits. Pourtant Caprice n'est pas un film figé : si l'on sent la pâte très forte du réalisateur et ses envies de théâtralité, la luminosité de l'image et les sourires des acteurs transforment Caprice en un petit bonbon piquant, contant l'histoire de la déroute heureuse d'un homme sollicité par deux femmes splendides.
De l'amour, des amoureuses, des amourettes : les histoires ici contées s'entremêlent dans un joyeux pépiement de tourtereaux. La tromperie n'est pas méchante, au contraire, elle est invitation au bonheur (de plusieurs personnes voilà tout). L'amante est légère et drôle (Anaïs Demoustier, toujours plus séduisante et ici particulièrement vive), la femme est douce comme les pulls blancs en cachemire qu'elle porte (Virginie Efira, qui ne cessera décidément jamais de nous étonner par son parcours), l'ami un peu traître est le plus gentil des hommes (Laurent Stocker)...
Porté par son quatuor d'acteurs aussi bien que par sa mise en scène très française, Caprice entraîne les spectateurs dans son sillage doré et
pétillant : cultivé mais modeste, amoureux mais pas libertin, frais et pourtant classique, le film est une réussite absolue, tant par son esthétique de carte postale parisienne (plus Woody Allen que film pour touriste) que par ses dialogues intelligents et drôles. Comment dire... Le moment que l'on passe devant Caprice est un vrai bonheur : il vaut la peine de détourner les yeux du soleil quelques dizaines de minutes !
Bande-annonce :
Informations pratiques :
Caprice
En salles le 22 avril 2015