Images chaudes et vaporeuses, plans soignés, costumes d'époque victorienne, acteurs au top de leur beauté : Loin de la foule déchaînée réunit toutes les conditions d'un film au bucolique clinquant, dans lequel on se laisse emporter comme dans une valse un peu lourde. Car si le livre de Thomas Hardy, excellent, se voulait d'un réalisme pur, décrivant les regards et les attitudes avec la précision d'une photographie, le film n'est vite qu'une illustration de livre d'images, certes pas laide, mais manquant de profondeur et de franchise.
Les personnages sont nettement moins fouillés, leur beauté prend souvent le pas sur leur caractère nuancé, et l'on finit par croire que le fermier Oak, bouleversant chez Thomas Hardy, n'est ici qu'un beau garçon un peu rustre, qui se balade dans l'histoire par hasard. Notons toutefois qu'encore une fois, le choix du réalisateur Thomas Vinterberg se place surtout du côté de l'esthétique, le face à face Carey Mulligan/Matthias Schoenaerts étant absolument délicieux.
Finalement, on prendra plus ce film comme une invitation à (re)lire le puissant roman de Thomas Hardy. Car quand les mots sont si forts, les images peuvent avoir du mal à les égaler...
Bande-annonce :
Informations pratiques :
Loin de la foule déchaînée
En salles le 3 juin 2015