L'Inde, pays des hommes : femmes violées, mariages forcés, violences conjugales, rien n'arrête la domination sale des Indiens en mal de virilité. Tout jeune et pas méchant, Titli est entouré de deux frères terrifiants de brutalité et de bêtise ; son père, en arrière-plan, est l'ombre de ce qu'était la génération précédente et à laquelle veut échapper le jeune fils. Il tente de s'enfuir mais sa famille le rattrape, le marie de force et oblige son couple à vivre dans le crime et le mensonge.
Neelu est une jolie fille amoureuse, mais pas de Titli à qui elle s'est mariée les larmes aux yeux. Liée à un homme déjà marié, elle se retrouve au milieu des bruits de crachats et des raclements de gorge à faire la cuisine pour la famille de Titli, qui partage son dégoût sans se défaire des manières vulgaires de ses frères. Tous deux vont s'unir pour tenter d'échapper à un destin déjà écrit.
Le réalisateur Kanu Behl a mis beaucoup de sincérité dans l'écriture de cette fresque contemporaine de l'Inde : buvant jusqu'à la lie le calice d'une virilité poisseuse, il fait le portrait d'une honte tenace, celle d'un homme moderne face à sa famille arriérée. Questionnant ses racines et les traditions de criminalité des milieux pauvres, il invite le spectateur à partager l'intimité de la famille de Titli à travers des détails triviaux au réel bien palpable. L'intérêt documentaire de Titli, une chronique indienne est troublant : on sort du film enrichi d'une expérience de vie, à mille lieues de Bollywood.
Bande-annonce :
Informations pratiques :
Titli, une chronique indienne
En salles le 6 mai 2015