La Vallée de Mort semble avoir été conçue pour le cinéma : merveilleusement photogéniques, les décors découpés et monochromatiques inspirent l’idée d’un chaos originel, un décor où tout se crée, où tout se transforme.
C’était donc le paysage idéal pour une mise en scène spectrale, du moins c’est ce qu’a du se dire Michael, fils de deux acteurs français peu soucieux de son sort. Suicidé au début de l’année, il les convoque par lettre à un dernier adieu fantomatique en novembre, dans les vallées caniculaires et quasi-désertes. Se nichant dans la course d’une voiture ou dans le passage d’un chien, ses apparitions se font de plus inquiétantes et fantastiques.
Ainsi, Gérard Depardieu et Isabelle Huppert jouent leurs propres rôles, acteurs célébrissimes, icônes françaises reconnues par les touristes, parisienne et expatrié. Guillaume Nicloux les filme dans ce qu’ils ont de plus caractéristique : Isabelle et sa nervosité tremblante, Gérard et son énorme ventre dégoulinant de sueur. Buvant jusqu’à la lie le calice de leur célébrité, de leurs visages si souvent filmés et de leurs corps éprouvés par la chaleur et l’âge, le spectateur est confronté à ce qui pourrait être comme un adieu au cinéma, une dernière fulgurance dans le plus incroyable des décors.
L’ambition est grande et le film est tissé de bonnes idées esthétiques, comme l’apparition nocturne d’une femme difforme filmée comme un criminel sur le point d’agir. Nous pourrions dire que Valley of Love est l’OVNI cinématographique de la semaine ; il est bien plus que cela. Il est l’essence même du mystère. À voir sur très grand écran.
Bande-annonce :
Informations pratiques :
Valley of Love
En salles le 17 juin 2015