Docteur Frankenstein, en salles le 25 novembre 2015, réinvente une fois encore le mythe de Prométhée et nous plonge dans la quête ambiguë d’un savant fou. On connait Paul McGuigan pour avoir réalisé quatre épisodes des saisons 1 et 2 de l'excellente série Sherlock, adaptation moderne et ultra-énergique des aventures écrites par Sir Arthur Conan Doyle. Cette fois-ci, il s'attaque à un autre monstre de la littérature anglo-saxonne.
James Mc Avoy est parfait en Frankenstein ; passionné, impatient et mégalomane à souhait ! Il est intéressant de constater qu’il n’est pas le seul héros du film et qu’un soin tout particulier à été apporté à son serviteur Igor. En effet, ce dernier, s’il a été secouru par le docteur, n’en demeure pas moins son égal et sera d’une grande aide – tant pratique que morale. Ainsi, Igor semble moins monstrueux que dans l’histoire d’origine.
Une modernisation de la légende de Frankenstein qui passe également par des effets visuels très chiadés - à même de dresser un univers à la fois gothique et enchanteur ayant un côté très steampunk. On pense aussitôt à des films comme La Ligue des Gentlemen Extraordinaires ou même aux œuvres de Baz Luhrmann. D’où une dimension très "pop" de l'œuvre. On se rend compte à quelle point le mythe de Frankenstein est actuel : et les questions que se pose Igor sur les agissements du Docteur rejoignent les débats modernes sur le clonage ou même l’euthanasie. Si le film peut sembler fantastique aux premiers abords, il attaque farouchement les croyances religieuses (qui avaient déjà un sacré plomb dans l’aile) et plaide en faveur d’un monde rationnel fondé sur l’étude scientifique.
Du point de vue de la narration, on retrouve dans le film le goût pour les variations de points de vues et pour les récits enchâssés les uns dans les autres - que l'on trouvait déjà dans le roman originel. Ainsi l’œuvre ne semble pas focalisée sur le personnage du docteur et nous met parfois dans la peau d’Igor ou même du policier lancé à leur trousse. Ainsi, le spectateur ne s’ennuie pas une seule seconde… ou presque ! En effet, il est troublant de constater à quel point tout l’intérêt du film réside dans les questionnements étiques qu’il pose et dans la relation mouvementée qui existe entre le docteur Frankenstein et Igor. Si l’on suit avec intérêt tout le procédé de création de la créature monstrueuse, lorsque celle-ci apparaît à l’écran cette œuvre assez intelligente laisse soudainement place à une débauche d’action et d’effets spéciaux un peu brouillonne. Il semble que le film tombe dans cet écueil parce qu’un peu trop ambitieux et désireux de plaire au plus grand nombre. Toutefois, l’œuvre demeure haletante et édifiante sous plusieurs aspects et mérite sérieusement qu’on s’y intéresse.
Synopsis :
Le scientifique aux méthodes radicales Victor Frankenstein et son tout aussi brillant protégé Igor Strausman partagent une vision noble : celle d'aider l'humanité à travers leurs recherches innovantes sur l'immortalité. Mais les expériences de Victor vont trop loin, et son obsession engendre de terrifiantes conséquences. Seul Igor peut ramener son ami à la raison et le sauver de sa création monstrueuse.
Bande-annonce :
Informations pratiques :
Docteur Frankenstein
En salles le 25 novembre 2015
Séances
