Petite Reine est inspiré de la véritable histoire de Geneviève Jeanson, star du cyclisme féminin à 20 ans. Il interroge les déviance du sport professionnel : entre dictature de la performance et essor du sponsoring.
Laurence Lebœuf est bluffante dans ce rôle de jeune athlète flamboyante qui entame une inexorable descente aux enfers. Entre doutes, mensonges à ses proches et rage de vaincre, la jeune femme explore une large gamme de sentiments. Patrice Robitaille, est parfait pour lui donner la réplique : il campe l'entraineur au comportement ambigu qui soutient Julie autant qu'il la détruit.
Le rythme de Petite Reine renvoie à celui d'une course effrénée. La toute première scène où Julie doit se purger en toute hâte d'un produit dopant donne le ton et plonge d'emblée le spectateur dans un univers brutal. Les rivalités internes et la mesquinerie journalistique entrent également en ligne de compte. Ils sont autant d'obstacles qui entravent la course de Julie vers la coupe du monde.
Un soin particulier à été apporté aux personnages qui environnent la jeune fille. Si Julie est encouragée à se doper par son entraineur et son médecin, l'attitude des parents semble plus honteuse encore. Leur aveuglement devient de plus en plus douteux à mesure que l'intrigue avance et que l'étau se resserre autour de leur fille.
La recherche de gloire et d'argent prend finalement le pas sur l'honneur et le bien être. Si Julie est bien en fin de compte l'orchestratrice de sa chute, le film analyse aussi un mécanisme qui la dépasse totalement. En effet, une certaine ivresse (faite de vitesse et de flash photographiques) domine le film, qui emporte avec elle tous les personnages. C'est ce même mouvement inexorable qui pousse la foule à avilir Julie autant qu'elle l'encense.
Petite Reine pourrait a priori donner le sentiment de n'être focalisé que sur une seule héroïne ; c'est en fait une approche très globale du monde du sport, et plus généralement, du besoin de compétition. Si l'opprobre tombe sur héroïne, on observe qu'aucun des personnages n'est véritablement innocent. Outre la réflexion sur le dopage et le sponsoring, le réalisateur interroge l'esprit sportif et la perte graduelle de noblesse qui semble le toucher.
Toutefois, à aucun moment il n'est question de condamnation. Petite Reine ne juge pas ni n'explique ; le film ne fait que montrer. Et le constat selon lequel le sport n'a plus grand chose à voir avec l'amusement se fait tout seul. Ce qui fait qu'en dépit de leur travers, on s'attache aux personnages et l'on est réellement désireux de savoir ce qui va advenir. Évidement, c'est Julie qui suscite le plus d'empathie, car la petite reine sera finalement détrônée.
Synopsis : Julie, vedette du cyclisme, est à deux courses de gagner la Coupe du monde. C'est l'aboutissement d'années d'effort. Julie aime les projecteurs. Son entourage aussi. Encouragée par son entraîneur et son médecin, elle se dope depuis l'âge de 14 ans. Quand son docteur la dénonce, elle réussit à étouffer l'affaire, mais mesure l'ampleur du gâchis... Abus. Mensonge.Trahison. Prise dans un engrenage qui la dépasse, va-t-elle réussir à trouver une porte de sortie ?
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Petite Reine
En e-cinéma dès le 1er octobre 2015
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Disponible dès le 1er octobre 2015 en e-cinéma