Nintendo : l'UFC-Que Choisir porte plainte pour l'obsolescence programmée de ses manettes

Par Laurent de Sortiraparis · Publié le 22 septembre 2020 à 12h29
Nintendo dans la tourmente ? L'UFC-Que Choisir a annoncé, dans un communiqué mardi 22 septembre 2020, porter plainte contre le géant japonais pour "obsolescence programmée". En cause, de trop nombreuses manettes Joy-Con Drift défectueuses que le constructeur a continué de vendre, malgré de nombreux signalements.

Nintendo se moquerait-il des gamers et de leur portefeuille ? Après plusieurs signalements de joueurs, confrontés au dysfonctionnement de leur manette Nintendo Switch, les fameux Joy-Con Drift, et une mise en demeure en novembre 2019 par l'UFC-Que Choisir pour la réparation gratuite desdites manettes (et facturée à l'origine 45 euros), l'association de consommateurs passe à l'offensive avec une plainte officielle, annoncée dans un communiqué mardi 22 septembre 2020.

Celle-ci a été déposée au parquet de Nanterre contre Nintendo pour obsolescence programmée, que l'association accuse de "vendre des manettes qui ont vocation à tomber en panne avant la fin de la première année d’utilisation". Une plainte appuyée par 5000 témoignages, tous reçus en novembre dernier au moment de la mise en demeure, en seulement 48h. Les plaignants dénonçaient alors, à l'époque, "une panne récurrente" des manettes, qui subissaient "des mouvements fantômes inopinés, empêchant les consommateurs d’utiliser correctement leur console de jeux".

Pourtant, deux mois plus tard, comme le rappellent nos confrères de jeuxvidéo.com, Nintendo "s'était engagé à prendre en charge la réparation des manettes victimes du Joy-Con Drift, même après la période de garantie". Mais "les signalements ont continué d’affluer", avec "65 % des consommateurs victimes qui ont constaté cette panne moins d’un an après l’achat des manettes", comme l'explique le communiqué.

Une expertise a donc été diligentée "sur plusieurs manettes défectueuses plus ou moins récentes afin d’analyser l’origine de cette panne", et en est venue à la conclusion que "des modifications ont été réalisées par Nintendo dans la conception de ses manettes, il y a quelques mois, mais pas sur le problème à l’origine des pannes", choisissant ainsi de "ne pas intervenir sur les composants sujets à cette panne".

Pour rappel, en France, la loi sur l'obsolescence programmée se définit, comme nous le rappelle jeuxvidéo.com, par "l'ensemble des techniques par lesquelles un metteur sur le marché vise à réduire délibérément la durée de vie d'un produit pour en augmenter le taux de remplacement". Compte tenu de "la nature de la panne, sa fréquence d’apparition auprès des joueurs, la durée de vie limitée de ces produits, et l’inertie de Nintendo pourtant informée du dysfonctionnement", la plainte a donc des chances d'aboutir.

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