Le tennis n'a jamais été autant populaire dans le petit monde du jeu vidéo ! Retour remarqué de TopSpin, Roland Garros eSeries... Des titres qui surfent sur la tendance, pour le plus grand bonheur des fans. Et en parlant de TopSpin, la franchise a signé son grand retour le 26 avril dernier, remettant les jeux de tennis sur le devant de la scène, grâce à 2K Games.
Et à l'occasion de Roland Garros, on est allé à la rencontre Bryce Yang, directeur principal de la stratégie des franchises et des partenariats de 2K. Reprise de la franchise, développement du jeu... il évoque à notre micro le retour d'une franchise particulièrement aimée des gamers, posant les bases d'un futur radieux pour le jeu.
Sortiraparis : Tout d'abord, pourriez-vous vous présenter ?
Bryce Yang : "Je suis directeur principal de la stratégie des franchises et des partenaires chez 2K".
Sortiraparis : Après des années d’absence, qu’est-ce que ça vous fait de travailler sur un nouveau TopSpin (ou sur la franchise, tout simplement) ?
Bryce Yang : "Chaque fois que nous pouvons lancer une nouvelle franchise - bien qu'il s'agisse d'une franchise qui existe depuis plus de dix ans, il y a 13 ans, même - c'est toujours passionnant. Il y a quelques années, nous avons relancé le golf pour la première fois, PGA Tour 2K, et c'est toujours excitant parce que nous avons eu d'autres titres, NBA 2K, WWE 2K, et beaucoup d'entre nous ont travaillé sur ces titres pendant très longtemps. C'est donc toujours une bonne chose d'ajouter de nouveaux titres, parce que c'est quelque chose de différent, et aussi parce que c'est une nouvelle façon pour les gens de s'engager dans le sport. En ce qui concerne le golf, cela faisait longtemps qu'il n'y avait pas eu de jeu de simulation de golf comme PGA Tour depuis très, très longtemps. Et avec TopSpin, il y a bien sûr eu d'autres jeux de tennis, mais je pense que ça a manqué à beaucoup de personnes de jouer à TopSpin depuis la sortie de TopSpin 4. C'est donc très excitant pour nous tous".
Sortiraparis : Comment s’est effectuer l’intégration des joueurs professionnels ? Quelles ont été les étapes dans la conception du jeu, de la sélection des joueurs à la diffusion du soft ?
Bryce Yang : "Il y a plusieurs étapes : cela commence toujours par un point conceptualisation entre nos équipes de développement, l'édition, le marketing, les licences ou encore les partenariats. On détermine qui sont les joueurs que nous voulons cibler pour être dans le jeu, et ensuite, une fois que c'est fait, comme pour beaucoup de nos autres titres, vous passez par un processus où les joueurs sont scannés pour le jeu. Toutes ces joueurs et joueuses, comme Serena Williams ou encore Sloane Stevens, ont été scannées au sein d'un espace avec près de 100 caméras différentes, pour faire une topographie du visage et du corps. Tout est scanné, pas seulement la structure de leur visage, mais aussi leurs expressions qui sont totalement exactes. Nous voulons que les gens voient ça et se disent : "oh, c'est Serena dans un jeu vidéo ?". Certaines personnes, comme Serena Williams ou Roger Federer, ont enfilé la combinaison MoCap et ont fait leur propre capture de mouvement. Cela permet de s'assurer qu'ils ont des styles de jeu très différents. Nous voulons donc nous assurer qu'ils soient reproduits aussi fidèlement que possible. Ensuite, notre équipe utilise ces données et toutes celles provenant des images et ses mouvements scannés pour créer ces personnages. Il y a donc de nombreuses façons de procéder, il y a beaucoup d'étapes différentes pour créer les personnages".
Sortiraparis : Et pour les circuits ? Comment ont-ils été sélectionnés ?
Bryce Yang : "Il y a évidemment les quatre tournois du Grand Chelem. Nous sommes ici à Roland Garros. Les tournois s'y déroulent. Nous avons aussi beaucoup d'autres événements et d'autres parcours très connus dans le monde entier que vous voyez sur le circuit qui sont tous dans le jeu. Mais de la même manière, les tournois, les arènes, les terrains, il y a un processus complet qui leur donne vie. Si vous regardez les tournois du Grand Chelem, les quatre sont visuellement très distincts, qu'il s'agisse de terre battue, de gazon ou de courts en dur. Par exemple, si vous regardez l'Open d'Australie, c'est un court très différent de celui que vous verrez à Roland Garros. L'équipe tient donc compte de tout cela lorsque elle crée ces différents sites emblématiques pour s'assurer que ils sont aussi précis et uniques que possible. Il s'agit donc d'un processus très complet".
Sortiraparis : Quelles sont les nouveautés de cette édition, par rapport aux éditions précédentes ? Qu’est-ce que 2K a apporté de nouveau à la franchise TopSpin ?
Bryce Yang : "En y repensant, 13 ans, c'est long. Il y a eu beaucoup de changements dans ce sport. Il y a aussi des légendes qui ont pris leur retraite, comme Roger Federer et Serena Williams. Mais, vous savez, quand vous regardez ce qui est nouveau, je pense que la liste des joueurs est un élément clé à prendre en compte. Parce qu'il s'agit toujours des joueurs actuels, des légendes, mais surtout de l'avenir. Nous voulons donc nous assurer de bien représenter l'avenir de ce sport. Que ce soit Iga Swiatek, Carlos Alcaraz, Francis Alcantara, Ben Shelton, Sloane Stevens, etc. Nous voulons être sûrs d'avoir la meilleure génération de jeunes joueurs possible. Je pense donc qu'il s'agit là d'un élément clé qui a changé par rapport à la dernière fois. Il est évident que les jeux vidéo disposent de la technologie graphique, du matériel, il y a eu deux générations de consoles depuis que nous avons lancé TopSpin 4, donc elles sont beaucoup plus puissantes. Et grâce à cela, vous obtenez une bien meilleure fidélité graphique, un meilleur son. La jouabilité est également plus approfondie. Vous êtes compétitif, vous êtes multijoueur, vous êtes en ligne... Il y a plus de possibilités par rapport au dernier jeu. Donc, grâce à la puissance du matériel et à la technologie et aux choses qui ont changé, vous avez pratiquement un tout nouveau jeu".
Sortiraparis : Comment on passe de ce qu’il se passe dans un match à ce que l’on retrouve dans le jeu ?
Bryce Yang : "Je pense que dans le tennis, comme dans beaucoup d'autres sports, c'est vraiment une question de tension, de suspens, n'est-ce pas ? C'est évidemment la compétition, mais c'est la tension, le suspens de la compétition, pas vrai ? Capturer ça, c'est l'objectif que s'est également donné l'équipe avec TopSpin, mais sans mettre de côté le plaisir de la compétition. Vous pouvez jouer contre l'ordinateur, mais le plus amusant est de jouer contre l'un de vos amis. Et capturer cet élément est probablement, vous savez, l'une des choses les plus importantes. Il y a aussi tous les autres éléments. Comme nous l'avons dit, le roster, les tournois, les marques, les courts, l'idée est de capturer tout cela et d'essayer de saisir ce que les gens aiment dans le tennis, la nature globale du tennis. Je disais tout à l'heure que c'est le sport qui touche le plus de joueurs "mondialement" que nous ayons dans notre portefeuille, alors nous nous assurons qu'on le ressente comme ça et que tous les territoires clés soient représentés, que ce soit par le biais du roster, des tournois ou de l'équipement... C'est la première fois que nous revenons après un certain temps, alors nous cherchons à construire cette fondation pour les années à venir".