Le monde du sport a enfin obtenu des réponses de la part de l'exécutif. Tandis que les salles de sport et tous les autres lieux sportifs couverts maintiennent toujours leurs portes fermées dans le strict respect des mesures restrictives de lutte contre l'épidémie de Covid-19, les représentants du sport en France en connaissent un peu plus sur leur avenir après l'allocution du président Macron et la présentation détaillée de l'allègement du confinement par le Premier ministre.
Les nouvelles règles entourant la pratique sportive sont claires : le sport individuel de plein air est autorisé dans les stades, les terrains extérieurs et de tennis, à partir du 28 novembre 2020. Le sport "indoor" reste confiné, au moins jusqu'au 20 janvier, date officielle de la 3e étape du déconfinement progressif, au même titre que tous les sports collectifs ou de contact. Seul impératif : respecter la nouvelle règle encadrant les déplacements et l'activité physique, fixée à 20 km autour de son domicile et dans la limite de 3 heures maximum.
Dans le même temps, pour les aider à passer la période, Emmanuel Macron réunissait les acteurs du monde du sport en France ce mardi 17 novembre 2020 à l'Élysée. Aussi, le président Macron a annoncé la reprise des activités sportives pour les mineurs en club : dès le 15 décembre, les enfants et adolescents pourront reprendre le chemin des terrains, en intérieur comme en extérieur. Si, et seulement si l'évolution de la situation sanitaire le permet.
Autre annonce, qui devrait cette fois moins plaire aux supporters et fans de sport : il n'y aura pas de retour de spectateurs dans les stades avant au moins le début de l'année 2021. Précisément, le chef de l'État s'est prononcé sur un retour du public à partir de cet horizon, étant donné qu'il "n'est pas envisageable en décembre", du fait de la circulation encore trop active du Covid-19.
Dans le même temps, le président a confirmé la création du dispositif "pass sport", à partir de 2021. Ce dispositif doit pousser les jeunes à pratiquer une activité physique régulière. Au total, près de 100 millions d'euros sont débloqués par l'État dans le but de mettre en place cette initiative. Pour l'heure, les détails concernant le "pass sport" n'ont pas encore été communiqués, et doivent être précisés avant le lancement, soit avant la fin de l'année 2020.
Par ailleurs, le chef de l'État n'a pas oublié les clubs professionnels, eux aussi durement touchés par l'épidémie du Covid-19. Pour les aider à traverser la période, l'Élysée confirme la mise en place d'un fonds de compensation de 110 millions d'euros, qui doit permettre aux clubs de couvrir (en partie) les lourdes pertes liées à la billetterie. Aussi, les clubs sont exonérés de charges sociales pour les mois d'octobre, novembre et décembre. Les clubs professionnels de football, rugby et tennis pourront en profiter, avec un plafond fixé à 5 millions d'euros par club. Les fédérations pourraient également bénéficier de cette aide financière.
À la fin du mois d'octobre 2020, dans un courrier adressé directement à Emmanuel Macron lundi 26 octobre, les présidents de 95 fédérations sportives s'alliaient pour dénoncer une situation critique. Les fédérations de football, de judo, handball, tennis, athlétisme et tant d'autres s'accordent sur le fait qu'elles sont "désemparées de constater que le secteur du sport fédéré, fort de son modèle social et économique unique, porteur de valeurs essentielles au tissu social républicain, ne compte visiblement pas dans les priorités d'action de notre pays en temps de crise".
Et pour cause : si leur diatribe envers le gouvernement est aussi virulente, c'est bien parce que le monde du sport en France est aujourd'hui au pied du mur. Salles de sport fermées, compétitions professionnelles et amateurs à l'arrêt (hormis quelques exceptions), grosses adaptations aux nouvelles mesures sanitaires, le constat alerte et le danger de mort les guette.