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· Publié le 11 septembre 2008 à 16h31
Au sommet de son pouvoir mais à la fin de sa vie, le Cardinal Mazarin achève l’éducation du jeune roi Louis XIV, sous le regard de la reine-mère Anne d'Autriche et d'un Colbert qui attend son heure.Tous ces personnages, leurs calculs et leurs rivalités ne sont pas sans rappeler les jeux du pouvoir et ces liens étroits entre affaires publiques et vie privée dont nous sommes témoins aujourd’hui sur la scène politique.
Claude Rich, 79 ans, incarne un Mazarin vieilli, malade, mais toujours aussi roublard et manipulateur, dans "Le Diable rouge" d'Antoine Rault, l'une des affiches de la rentrée, au Théâtre Montparnasse à Paris.
La pièce a été écrite pour lui, sur un schéma qui a fait ses preuves. Elle est donc rodée, sur les rails, sans surprise dès les premières représentations.
En 1990, le comédien avait été un Talleyrand mémorable dans "Le souper" de Jean-Claude Brisville, adapté depuis au cinéma. Rien d'étonnant à le voir élevé au rang de cardinal, dans un comédie historique, une méditation sur l'amour et le pouvoir où les sentiments se heurtent à la raison d'Etat.
En 1660, Mazarin est au sommet de sa gloire. Il achève l'éducation de Louis XIV sous le regard mi-complice, mi-réprobateur de Colbert. Mais "la plus grande ordure du siècle", comme il se qualifie lui même, doit encore arranger le mariage du roi pour assurer la paix en Europe. Et Mazarin va déployer tout son talent pour convaincre Louis XIV de renoncer à la belle Marie Mancini et d'épouser l'infante d'Espagne, "nabote et bossue".
Claude Rich jubile en cardinal, tour à tour joueur, amoral, acariâtre. Il occupe la scène, s'amuse des contorsions et du cynisme de Mazarin. Et si la diction est parfois hésitante, elle colle plutôt bien au personnage.
A son côté, Geneviève Casile donne à Anne d'Autriche, la mère de Louis XIV, la prestance d'une reine et les émotions d'une femme malheureuse d'avoir trop sacrifié à sa fonction.
Antoine Rault amuse le public avec des maximes sur les combines de la politique et "les coquins qui mènent le monde". Quand "les caisses sont vides", explique Mazarin, on crée des impôts, on creuse la dette et on tond les classes moyennes du moment. Effet garanti ! Les "mazarinades" ont de beaux jours devant elles.
Informations pratiques :
du mardi au vendredi
à 20h30
samedi 17h30 et 21h
Prix des places :
18€, 32€, 46€ et 50€