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· Publié le 30 janvier 2009 à 21h31
Le théâtre du Châtelet a accueilli pour cinq représentations exceptionnelles un spectacle qui l'est tout autant, SAP était aux premières loges.
Je ne vais pas vous mentir mais me rendre hier soir au Théâtre du Châtelet pour assister à la dernière représentation du spectacle Vespro della beata Vergine me rendait plutôt sceptique.
Etant souvent dans le quartier, j'avais bien vu l'immense toile suspendue sur la face du théâtre qui me faisait de l'œil ainsi que ces portiers plutôt originaux, qui le soir, accueillaient les spectateurs arborant des fourrures et des toques leur donnant une allure un poil bizarre, sans parler de mes hypothèses douteuses concernant ces drapeaux couleur arc-en-ciel qui trônaient au sommet du bâtiment…mais tout ça s'arrêtait là.
" Un chef-d'œuvre de la musique sacrée, souvent comparé au Messie de Handel ou à la Passion selon saint Matthieu de Bach, revisité par un des plasticiens russes les plus en vue. Le monde contemporain et sa violence confrontés au sacré. " Voilà les informations qui m'étaient communiquées sur le site Internet du Châtelet. Mouais, mouais...
A peine le temps de traduire le titre que j'étais installé dans une salle pleine à craquer en train de me demander à quelle sauce j'allais être mangé.
Qu'on se le dise, Les Vêpres de La Vierge de Monteverdi, ce sont des chants religieux (d'accord) sur une musique à base de violons (oui) et de clavecins (aïe).
Oleg Kulik, le metteur en scène du spectacle nous livre ici une création visuelle intense, où les jeux de lumières transforment réellement la salle pour nous transporter dans un monde à part.
Soyons sincère, on frôle parfois le côté grand-guignolesque dans cette cérémonie d'un autre genre mais une fois accepté cela, on se laisse totalement aller aux délires artistiques de Kulik et surprendre par tant de beauté. Ces Vêpres touchent le merveilleux grâce à des chœurs qui possèdent une immense capacité à nous émouvoir et à la plastique globale du projet, troublante et captivante.
Entre visions apocalyptiques, scènes futuristes et élans religieux, le spectateur est plongé dans un univers fantastique qu'il a du mal à abandonner lorsque cela prend fin.
Jusque là quasiment convaincu, j'attribue une mention spéciale à la deuxième partie qui m'a prouvé que j'aurais eu tort de rater ce qui restera l'une de mes expériences théâtrales les plus spectaculaires.