Hautement sensuelles et profondément sexuelles, elles sont fatales...Niché dans le 13ème, le petit théâtre Tallia " expose " des comédiennes de talent.
Rien de rien ! Pas de décor, une lumière stagnante puis quatre femmes quasi immobiles sur scène chacune s'apprêtant à un monologue. Et pourtant, comme on le dit familièrement : " L'habit ne fait pas le moine ", cette maxime prend tout son sens dans ce lieu caché du Paris de la Butte aux Cailles.
On sentirait presque le parfum mielleux des personnages diaboliquement érotiques et meurtriers. Le schéma s'articule autour de quatre mots ; Romance, sexe, colère et vengeance. L'une comme l'autre, à des époques différentes, exhibe tour à tour " contours " et histoires émouvantes, clairsemées de bonheur, frustration et douleur. Le terme fatale semble renvoyer à une double connotation. La première, l'émancipation inébranlable des femmes, mal vue par certains. La seconde, les dérives de la colère, ce bouillonnement intérieur grondant prêt à exploser...
Etrangement, en dépit du côté maussade et subversif des chutes à chaque " récit ", l'expression voluptueuse du sexe éveille en nous le désir...Certains passages nous excitent, d'autres font pâlir notre sourire. Le texte est fluide, riche et cohérent. La rime, très présente, révèle une grande imagination de la part de l'auteur,
Jennifer Moret.
Quelle interprétation...Il n'y a pas de jeu parfait, il n'y en aura jamais. Mais comme on peut l'imaginer, la pièce se peaufine au fil des jours. La prestation des comédiennes (Béatrice Boulanger, Claire Gable, Vanessa Péréa et Nina Valéri ), est très touchante. Les personnages semblent à la fois candides et naïfs, animés d'une émotion palpable. Tout simplement exquis.