Un conte défait qui nous ravi

Par · Publié le 12 juin 2009 à 10h09
Hier soir avait lieu la dernière, SAP y était. Compte rendu d'un spectacle qui a de l'allure.
Il paraît que cela fait huit mois que ce petit jeu dure, huit mois sans que quelqu'un me mette au courant et il faut que je me réveille après la guerre. A la fin certes mais juste à temps pour découvrir le pot au rose. Un peu comme l'impression d'avoir été trompé, j'avoue. Mieux vaut tard que jamais mais quand même… On entend souvent que ce sont les derniers au parfum les principaux concernés. Si je suis cet adage, je serais donc le principal "intéressé" par ce Conte défait. Quand je pense intéressé, je pense surtout visé, ciblé, charmé, envouté… car c'est bien ça que nous attendons d'un conte de fées, non? Je n'allais pas être déçu.
Hier soir avait lieu la dernière représentation de Conte défait, pièce écrite et mise en scène par Antoine Flamey.
Conte défait, c'est d'abord une affiche (et oui, celle-ci a son importance puisque c'est grâce à elle que j'ai posé mon dévolu sur ce conte), colorée, travaillée, mettant en scène des individus qui arrivent à faire exploser leur personnalité en un cliché, assez rare pour le faire remarquer.
Ensuite c'est une histoire : il était une fois un conte de fées refait et redéfait par des princesses bercées trop près du mur. Bon, rien de précis de ce côté-là et autant dire que ce n'est pas l'histoire sur le papier qui va décider le spectateur à se déplacer, pouvant, à ce stade, s'attendre à tout et rien à la fois. Alors pourquoi y aller? Par curiosité, grâce aux références annoncées (David La Chapelle, Les Nuls, Scary Movie…) et surtout parce que ça fait huit mois que c'est lancé et que depuis, nombreux sont les heureux qui peuvent témoigner et vous dire à quel point c'est à pleurer…de rire s'il vous plaît.

Assis sur votre siège, vous assistez au complot menant une princesse à devoir se marier de force à un pseudo vendeur d'endives, alors que la jeune fille ne rêve que de son serviteur. Une trame un brin loufoque qui laisse pleinement la place à une cascade de situations toutes plus hilarantes les unes que les autres. Sur scène, huit acteurs doués complètement barrés qui déclenchent une avalanche de rires à la moindre réplique, au moindre regard, en un seul geste. Les seuls mots d'ordre : absurde et grand n'importe quoi. Conte défait à le mérite d'avoir ni queue ni tête et de réussir à garder son spectateur pendu à ses dentelles (signées Chantal Thomas) du début jusqu'à la fin. La troupe des Qui êtes-vous? sait où toucher pour nous faire marrer et parle à une génération qui sait se moquer d'elle-même et de ses icônes. Entre gimmicks à jamais gravés dans la tête du public, chorégraphies endiablées qui feraient rougir Beyoncé et un style qui, malgré touts les grands noms dont il se revendique, demeure très personnel, ce spectacle est un véritable petit bijou d'humour. C'est un peu comme si hier soir, j'avais rencontré un mannequin, fatalement beau, qui plus est drôle et intelligent, rare…donc appréciable.
Les Qui êtes vous?, de nouveau Robin des Bois mais avec de très bons comédiens (gardons-les à l'œil) et de très bonnes vannes, fallait y penser, c'est sûr. Jamais autant ri en allant au théâtre…C'était la dernière, jusqu'à des prolongations qui deviennent désormais inévitables, selon moi, enfin je voudrais commander personne mais bon…

Auteur : Antoine Flamey.
Comédien : Benoit Cauden, Manu Da Silva, Ahmed El Handouz, Antoine Flamey, Marie-Ange Gombault, Muriel Ighmouracène, Odile Vanhoutte, Sophie Zervudacki.
Metteur en Scène : Antoine Flamey, Anne-Sophie Morales (assistante à la mise en scène).





Informations pratiques

Lieu

2 Bis Passage Ruelle
75018 Paris 18

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