Pas de rat, pas de chat, pas de gars, pas d’agat*
Il ne court pas, il ne vole pas, le dodo piète. Le dodo grossit sur l’archipel des Mascareignes au xvie siècle.
L’écrivain Buffon, naturaliste du XVIe siècle, le décrit : « On dirait qu’il est composé d’une matière brute, inactive, où les molécules vivantes ont été trop épargnées. On le prendrait pour une tortue qui se serait affublée de la dépouille d’un oiseau. » L’animal disparaît presque aussi vite qu’il est découvert. Il engendre aussitôt une mythologie littéraire considérable. Sur scène, en patois, un conteur raconte l’aventure de ce drôle d’oiseau et, à travers elle, la fin d’une île sans prédateur, d’une culture originelle et d’un goût pour la gentillesse tombé en désuétude.
Mais un autre conteur se lève, veut sauver l’animal, lui donner la parole au nom des espèces disparues. L’homme fait de la bête l’emblème d’un monde en perdition ; un monstre de symbole. Y a-t-il encore une place pour le dodo dans ce monde ? Comment survivre quand son espèce est menacée ?
Construit au fil de débats, d’improvisations, de chantiers publics, le solo de Yannick Jaulin est traversé par les questions urgentes à l’ère de la globalisation et du nivellement des identités.
*agat : en patois, dégât
Horaire : Du mardi au dimanche à 18h30
Tarif : 31,90 €