L'arène du travail. Qui parle, qui commente, qui détient la vérité, qui détient le savoir de l'employeur et qui dispose de celui du travailleur?
La multiplicité des voix et des modalités de prises de paroles recèle d'infinis horizons. Pourtant, le traitement que les médias et la société leur réservent, tend à les encapsuler dans des formats rhétoriques univoques, standardisés et polarisés.
On a perdu la spécificité d'une parole parmi tant d'autres, de ceux qui ne disent rien d'autre que ce qui est pour eux-mêmes.
L'inutilité chantée par Elena, l'inutilité de l'art, de l'amour ou de ce que l'on voudra entendre reflète le
danger d'une autre vanité : pour qui travaille-t-on ? pour qui travaille l'autre ?
Dans un univers où le service devient mécanique solitaire, où le sens de nos métiers frôle comiquement l'absurdité, sans y plonger, la question de l'échange par le travail traverse la pièce.
Personne n'est dupe mais chacun poursuit son pénible travail, et se forge des défis, des désirs, des
déceptions qui donnent du sens.
Cache-misère fait entendre des positions, des situations, qui ne se valent pas, parce qu'il y a toujours une manière différente et unique de parler de soi.
Et si le discours objectif n'était pas plus qu'un signe... Un signe qu'aucun dispositif ne permettait plus d'entendre. Cache-misère s'y attelle, et s'y risque.
A travers des prises de paroles solitaires c'est la difficulté de notre rapport au travail, rapport de haine
et d'amour, qui se donne à voir. Un investissement nécessaire, un arrangement touchant pour continuer l’action et en nier l’absurdité.
Travailler plus n'est peut-être pas ce qui nous met le plus en danger, mais avec quoi travaille-t-on ?
Son corps, ses mains, son cœur, sa tête, son sommeil, son sexe ? Tout ensemble ?
Ecriture: Benjamin Lemoine, Audrey Tarpinian
Mise en scène: Audrey Tarpinian
Avec: Stanislas Briche, Isabelle Eisenstein,
Thomas Kellner, Juliette Laurent,
Rodolphe Marty, Edith Manevy (en cours)
Lundi 24 septembre à 21h00.
Mardi 25 septembre à 19h00.
Salle de répétition
Deuxième édition de ce festival de jeunes metteurs en scène, réunissant la nouvelle promotion 2007 du Master professionnel « Mise en scène et dramaturgie » de l’université Paris X-Nanterre et le collectif ADN 118 regroupant ceux de la promo 2006. Cette fois, ils envahissent les trois salles de la MC93. Le temps d’un festival, ces jeunes metteurs en scène proposent leur généreux bric à brac d’esthétiques et son cortège de singularités, composé d’une création collective [KAZANOVA]
signée ADN 118 et douze esquisses de la promotion 2007 (START). Autant de propositions pour une traversée d’abondance où des metteurs en scènes préfèrent se réjouir de leurs différences plutôt que de se rassurer sur leurs points communs.
Un nouvel archipel théâtral à explorer durant deux semaines où les artistes et le public peuvent se raconter et se rencontrer.